Définition de ROTURIREMENT

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ro-tu rié, riè-r'

DÉFINITIONS

1
Qui n'est pas noble. Homme roturier. Femme roturière. Biens roturiers.
Le diable cependant doit être roturier
de Noël LEBRETON, sieur de HAUTEROCHE dans Deuil, sc. 4
L'on a trouvé le moyen de distinguer les naissances illustres d'avec les naissances viles et vulgaires, et de mettre une différence infinie entre le sang noble et le roturier, comme s'il n'avait pas les mêmes qualités, et n'était pas composé des mêmes éléments
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Gornay.
Sémantique : Fig.
Qu'on ne méprise plus la pauvreté et qu'on ne la traite plus de roturière ; il est vrai qu'elle était de la lie du peuple ; mais le roi de gloire l'ayant épousée, il l'a ennoblie par cette alliance
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Sermons, Septuag. 3
2
Qui appartient à la roture.
Gardez votre petite réflexion roturière, et servez-nous, si vous voulez être de nos amis
de Pierre de MARIVAUX dans Fauss. confid. I, 10
Les vrais gentilshommes ce sont les honnêtes gens, il n'y a que le vice de roturier
de BOISSY dans Français à Lond. 8
Des vertus roturières, L'égalité d'humeur, la modeste bonté
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans Coquette corr. III, 3
Qu'il [le drapeau tricolore] prouve encore aux oppresseurs Combien la gloire est roturière
de Pierre Jean de BÉRANGER dans V, drap.
3
Qui tient du roturier, qui est grossier (emploi vieilli). Cet homme a l'air roturier. Des façons roturières.
4
Nature : nm et f Un roturier, une roturière.
Toutes les personnes qui habitent le royaume sont ou gens d'épée, ou de robe longue ou courte, ou roturiers
de VAUBAN dans Dîme, p. 67
Les roturiers sont ou bourgeois vivant de leurs biens et de leurs charges quand ils en ont, ou marchands, ou artisans, ou laboureurs, ou manouvriers et gens de journée
de VAUBAN dans ib. p. 67
Ceux qui n'ont eu pour père ni échevin, ni conseiller, ni homme anobli, ont été désignés par des noms qui sont devenus des outrages ; ce sont les noms de vilain et de roturier
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 98

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Roturiers [qui semble pris dans le sens de routiers, ceux qui font commerce]
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans rotulare.
2
XVe s.
Aussi je laisse la biere Aux Anglois et Allemans Et Flamans, Qui ont l'ame roturiere
de BASSELIN dans XXIX.
3
XVIe s.
Les roturiers sont bourgeois ou vilains
de Antoine LOYSEL dans 26
Toutes les autres rentes sont roturieres, ores [encore] qu'elles soient vendues et constituées sur fief
de Antoine LOYSEL dans 517
Quand, balançant d'une main equitable Le droit douteux, juge non corrompable, Faisois justice, et sans esgard d'aucun Rendois la loy roturiere à chacun
de Pierre de RONSARD dans 692
Tout vieil roturier de prudence et de conseil qu'il [le cardinal de Tournon] estoit, ma foy, la reyne [Catherine de Médicis] en sçavoit plus long que lui
de Pierre de Bourdeille, seigneur et abbé de BRANTÔME dans Dames ill. p. 58, dans LACURNE
Six ans roturiers [six ans consécutifs, ainsi dit parce qu'il s'agissait de terres de roture]
dans Nouv. coust. gen. t. II, p. 129

ÉTYMOLOGIE

1
Roture. Ce qui confirme encore l'étymologie de roture, c'est que, comme on voit par l'exemple de Brantôme, on a confondu roturier et routier, qui vient de ruptarius.

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