L'oeuvre Le misanthrope de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Ecrit par Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Date : 1666

Citations de "Le misanthrope"

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Utilisé pour le motCitation
ÀQue de son cuisinier il s'est fait un mérite, Et que c'est à sa table à qui l'on rend visite
ÀOn pourra encore supprimer à, du moins en poésie, quand la phrase est longue, comme ici : Pour de l'esprit, j'en ai, sans doute, et du bon goût à juger sans étude et raisonner de tout, à faire aux nouveautés, dont je suis idolâtre, Figure de savant sur les bancs d'un théâtre, Y décider en chef et faire du fracas à tous les bons endroits qui méritent des ah !
ACCORDERSa demande s'accorde à mon désir
ADOUCI, IEVoyons d'un esprit adouci Comment vous vous prendrez à soutenir ceci
AFFAIRECe choix était mieux votre affaire
AFFAIRENous sommes mal, monsieur, dans nos affaires
AFFAIREVoulez-vous qu'avec lui je me fasse une affaire ?
AGRÉABLEEt je vous supplierai d'avoir pour agréable Que je me fasse....
AIREt traitent du même air l'honnête homme et le fat
AIRLes gens de mon air
AMANT, ANTEDes amants que je [Célimène] fais me rendez-vous coupable ? Puis-je empêcher les gens de me trouver aimable ?
AMI, IEL'ami du genre humain n'est point du tout mon fait
AMI, IEAllons, ferme, poussez, mes bons amis de cour
AMORTI, IEQuand de nos jeunes ans l'éclat est amorti
AMUSEMENTAh ! que d'amusement
APPLAUDI, IEMais d'un aveu trompeur voir ma flamme applaudie
ARMEQui vous rend les armes [qui vous aime]
ARMERS'armer d'un généreux mépris
ARRÊTERAutant qu'il vous plaira, vous pouvez arrêter [rester], Madame, et là-dessus rien ne vous doit hâter
ARTElle a l'art de me plaire
ARTIFICEQue pour avoir vos biens on dresse un artifice
ASSERVIRIndigne d'asservir le coeur d'un honnête homme
ASSIDU, UE.... Qui pourra montrer une marque certaine D'avoir meilleure part au coeur de Célimène, L'autre ici fera place au vainqueur prétendu, Et le délivrera d'un rival assidu
ASSOUPIREt l'on veut assoupir la chose en sa naissance
ASSURERJe ne le fais pas, je vous assure, pour.... Qui pouvait assurer qu'il n'y aurait pas de disette ? Pour moi contre chacun je pris votre défense, Et leur assurai fort que c'était médisance
ASSUREREt n'est-il point coupable en ne s'assurant pas à ce qu'on ne dit point qu'après de longs combats ?
ASTREMon astre me disait ce que j'avais à craindre
AVANTAvant que nous lier, il faut nous mieux connaître
AVOIREt quand on a quelqu'un qu'on hait ou qui déplaît, Lui doit-on déclarer la chose comme elle est ?
AVOIREt je vous supplierai d'avoir pour agréable Que je me fasse un peu grâce sur votre arrêt
BAGAGEIl faut plier bagage
BARBOUILLERDans le monde, à vrai dire, il se barbouille fort
BÂTONEt, lorsque pour me voir ils font de doux efforts, Dois-je prendre un bâton pour les mettre dehors ?
BEAUTÉC'est aux gens mal tournés, c'est aux amants vulgaires à brûler constamment pour des beautés sévères
BEAUTÉ.... je voudrais (m'en coûtât-il grand'chose) Pour la beauté du fait avoir perdu ma cause
BIAISVoyons, voyons un peu par quel biais, de quel air....
BIENOn dit qu'avec Bélise il est du dernier bien
BLANCMais elle met du blanc, et veut paraître belle
BLOND, BLONDEVous êtes-vous rendue, avecque tout le monde, Au mérite éclatant de sa perruque blonde ?
BONEt du bon de mon coeur à cela je m'engage
BOUTJe veux voir jusqu'au bout quel sera votre coeur, Et si de me trahir il aura la noirceur
BOUTOn pousse ma douleur et mes soupçons à bout
BRAILLEUR, EUSEEt jamais, quelque appui qu'on puisse avoir d'ailleurs, On ne doit se brouiller avec ces grands brailleurs
BRASEt je me jetterais cent choses sur les bras
BRAVEROronte et lui se sont tantôt bravés
BRIDEIl doit tenir la bride aux grands empressements
BRILLANT, ANTENe vous enflez donc point d'une si grande gloire Pour les petits brillants d'une faible victoire
BRUITOu qu'on tâche à semer de méchants bruits de vous
BRÛLEROui, mon coeur au mérite aime à rendre justice, Et je brûle qu'un noeud d'amitié nous unisse
BRUSQUEDans vos brusques chagrins je ne puis rien comprendre
BÛCHEEt l'on demande l'heure, et l'on bâille vingt fois Qu'elle s'émeut autant qu'une bûche de bois
CABALENon, je tombe d'accord de tout ce qu'il vous plaît ; Tout marche par cabale et par pur intérêt
CABINETFranchement il [votre sonnet] est bon à mettre au cabinet [c'est-à-dire à être gardé en portefeuille, non publié]
CACHÉ, ÉEJ'ignore de son coeur les sentiments cachés
CACHERDis-moi plutôt, dis-moi que j'aille me cacher
CALOMNIEPour vous voir vous laver de cette calomnie
CANONSont-ce ses grands canons qui vous le font aimer ? L'amas de ses rubans a-t-il su vous charmer ?
CAPEPour le petit marquis, je trouve qu'il n'y a rien de si mince que sa personne, et ce sont de ces mérites qui n'ont que la cape et l'épée
CARESSEJe vous vois accabler un homme de caresses
CARESSERQuel avantage a-t-on qu'un homme vous caresse, Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse, Lorsqu'au premier faquin il court en faire autant ?
CASEt si, par un malheur, j'en avais fait autant, Je m'irais, de regret, pendre tout à l'instant. - Je ne vois pas pour moi que le cas soit pendable
CASCe que de plus que vous on en pourrait avoir [d'âge] N'est pas un si grand cas pour s'en tant prévaloir
CASSERCasser un mariage.... Non, je m'y veux tenir ; Quelque sensible tort qu'un tel arrêt me fasse, Je me garderai bien de vouloir qu'on le casse
CECe sont vingt mille francs qu'il m'en pourra coûter
CESont-ce ses grands canons qui vous le font aimer ?
CEC'est aux gens mal tournés, aux mérites vulgaires, à brûler constamment pour des beautés sévères
CERVELLEOn n'a point à louer les vers de messieurs tels, à donner de l'encens à madame une telle, Et de nos francs marquis essuyer la cervelle
CHAGRINDans vos brusques chagrins je ne puis vous comprendre
CHALEUREt que par la chaleur de montrer ses ouvrages On s'expose à jouer de mauvais personnages
CHAMPVous avez le champ libre
CHARITABLEN'a-t-il point quelque ami qui pût sur ses manières D'un charitable avis lui prêter les lumières ?
CHÂTIEROn devrait châtier sans pitié Ce commerce honteux de semblant d'amitié
CHAUD, CHAUDEJe crois qu'un ami chaud et de ma qualité N'est pas assurément pour être rejeté
CHEMINÀ tous nos démêlés coupons chemin de grâce
CHÉRIRUn homme comme lui, de mérite et d'honneur, Et qui vous chérissait avec idolâtrie
CHUTELa chute en est jolie, amoureuse, admirable
COEURJe veux qu'on soit sincère et qu'en homme d'honneur On ne lâche aucun mot qui ne parte du coeur
COEURSouffrez qu'à coeur ouvert, monsieur, je vous embrasse
COHUEEt votre complaisance un peu moins étendue De tant de soupirants chasserait la cohue
COLIFICHETMais ne voyez-vous pas que cela vaut bien mieux Que ces colifichets dont le bon sens murmure ?
COMBATCe qu'on ne dit point qu'après de longs combats
COMBATQui de civilités avec tous font combat
COMÉDIEJe vous dirai tout franc que cette maladie, Partout où vous allez, donne la comédie
COMMANDEMENTMessieurs les maréchaux, dont j'ai commandement, Vous mandent de venir les trouver promptement
COMMANDEMENTHors qu'un commandement exprès du roi me vienne De trouver bons les vers dont on se met en peine
COMMEÀ peine pouvez-vous dire comme il se nomme
COMMENCERNotre grand flandrin de vicomte, par qui vous commencez vos plaintes
COMMERCETrop de perversité règne au siècle où nous sommes, Et je me veux tirer du commerce des hommes
COMMUN, UNEUn homme du commun
COMPARAISONLaissons là vos comparaisons fades
COMPLAISANCEJe refuse d'un coeur la vaste complaisance Qui ne fait du mérite aucune différence
COMPLAISANT, ANTELes uns, parce qu'ils sont méchants et malfaisants, Et les autres, pour être aux méchants complaisants
COMPLEXIONAvant que nous lier, il faut nous mieux connaître ; Et nous pourrions avoir telles complexions Que fous deux du marché nous nous repentirions
COMPLIMENTJe veux que l'on soit homme, et qu'en toute rencontre Le fond de notre coeur dans nos discours se montre, Que ce soit lui qui parle et que nos sentiments Ne se masquent jamais sous de vains compliments
CONCLUREVous pouvez conclure affaire avec madame
CONFORMESon coeur qui vous estime est solide et sincère, Et ce choix plus conforme était mieux votre affaire
CONSENTIRMais je veux consentir qu'elle soit pour une autre
CONTENT, ENTEEt, non content encor du tort que l'on me fait, Il court parmi le monde un livre abominable....
CONTORSIONEt je ne hais rien tant que les contorsions De tous ces grands faiseurs de protestations
CONTREDIREEt ne faut-il pas bien que monsieur contredise ?
CONTREDIRETout le monde en convient et nul n'y contredit
CONVERSATIONCes conversations ne font que m'ennuyer ; Et c'est trop que vouloir me les faire essuyer
CORRECTIONQu'il faut mettre le poids d'une vie exemplaire à ces corrections qu'aux autres on veut faire
CORROMPU, UEJe ne veux nulle place en des coeurs corrompus
CÔTÉOn regarde les gens par leurs méchants côtés
COUCHERMoi, pourvu que je puisse être au petit couché, Je n'ai point d'autre affaire où je sois attaché
COUPABLEUne coupable aimée est bientôt innocente
COUPE-GORGEAllons, c'est trop souffrir les chagrins qu'on nous forge ; Tirons-nous de ce bois et de ce coupe-gorge
COUPERÀ tous nos démêlés coupons chemin, de grâce
COURAllons, ferme, poussez, mes bons amis de cour
COURIRIl court parmi le monde un livre abominable
COURSJ'observe comme vous cent choses tous les jours, Qui pourraient mieux aller prenant un autre cours
COÛTERCe sont vingt mille francs qu'il m'en pourra coûter
CRÉDITMais les gens de mon air, marquis, ne sont pas faits Pour aimer à crédit et faire tous les frais
CROISÉ, ÉEEt les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit
CUISINIER, IÈREQue de son cuisinier il s'est fait un mérite, Et que c'est à sa table à qui l'on rend visite
DANSNe l'examinons point dans la grande rigueur
DAVANTAGENe me rompez pas davantage la tête
DEC'est une dame Qui de quelque espérance avait flatté ma flamme
DEEt traitent de même air l'honnête homme et le fat
DEEt dans tous ses propos On voit qu'il se travaille à dire de bons mots
À vous le dé, monsieur [c'est de vous qu'il s'agit]
DÉCHAÎNEROn vous voit en tous lieux vous déchaîner sur moi
DÉCLARERMoi, votre ami ! ... Je vous déclare net que je ne le suis plus
DÉCOUVERT, ERTECe billet découvert suffit pour vous confondre
DÉDIREDe tout ce que j'ai dit, je me dédis ici
DÉDIREPuisque je l'ai promis, ne m'en dédisez pas
DÉGAGÉ, ÉE.... Et vous porter après Un coeur tout dégagé de ses trompeurs attraits
DEHORSÀ quoi bon, disent-ils, cette mine modeste Et ce sage dehors que dément tout le reste ?
DÉLOGERVeux-tu parler ? - Monsieur, il faut faire retraite. - Comment ? - Il faut d'ici déloger sans trompette
DEMANDERQue vous me fatiguez avec un tel caprice ! Ce que vous demandez a-t-il de la justice ?
DÉMANGEAISONIl faut qu'un galant homme ait toujours grand empire Sur les démangeaisons qui nous prennent d'écrire
DÉMÊLÉÀ tous nos démêlés coupons chemin, de grâce
DEMEURER....Au reste vous saurez Que je n'ai demeuré qu'un quart d'heure à le faire [un sonnet]
DÉPENSEVous eûtes de la complaisance, Mais vous en deviez moins avoir, Et ne vous pas mettre en dépense, Pour ne me donner que l'espoir
DÉPITJ'ai beau voir ses défauts et j'ai beau l'en blâmer, En dépit qu'on en ait, elle se fait aimer
DÉPLAIREEt parfois, n'en déplaise à votre austère humeur, Il est bon de cacher ce qu'on a dans le coeur
DERNIER, IÈREJe vous vois accabler un homme de caresses, Et témoigner pour lui les dernières tendresses
DERNIER, IÈREOn dit qu'avec Bélise il est du dernier bien
DÉSAVOUERLe désavouerez-vous pour n'avoir pas de seing ? - Pourquoi désavouer un billet de ma main ?
DÉSERTEt parfois il me prend des mouvements soudains De fuir dans un désert l'approche des humains
DÉTACHERCrois-moi, détache-toi de cette erreur extrême, Tu te flattes, mon cher, et t'aveugles toi-même
DÉTACHEREt son jaloux dépit qu'avec peine elle cache, En tous endroits sous main contre moi se détache
DÉTOURAh ! le détour est bon et l'excuse admirable !
DIANTREEt qui diantre vous pousse à vous faire imprimer ?
DIEU.... Mon Dieu ! laissons là vos comparaisons fades
DIFFÉRENCEJe refuse d'un coeur la vaste complaisance Qui ne fait du mérite aucune différence
DIREJe n'ai point sur ma langue un assez grand empire ; De ce que je dirais je ne répondrais pas
DIREJe reçois tous ses soins avec beaucoup de joie, J'admire ce qu'il dit, j'estime ce qu'il est
DIREN'allez point là-dessus me consulter ici ; Peut-être y pourriez-vous être mal adressée, Et je suis pour les gens qui disent leur pensée
DIRELa résolution en est prise, vous dis-je
DIREEt malgré tous vos soins et votre adresse à feindre, Mon astre me disait ce que j'avais à craindre
DIREQue voulez-vous dire ? De quoi s'offense-t-il ? et que veut-il me dire ? Y vat-il de sa gloire à ne pas bien écrire ?
DIREMettez-vous donc bien en tête que je vous trouve à dire plus que je ne voudrais dans toutes les parties où l'on m'entraîne
DIREEt s'il avait mon coeur, à dire vérité, Il tournerait ses voeux d'un tout autre côté
DIREDites-moi, venez-vous dîner avec moi ? D'où vient donc, je vous prie, un tel emportement ! Avez-vous, dites-moi, perdu le jugement ?
DISCORDEt l'amitié passant sur de petits discords
DISCOURSJe veux que l'on soit homme, et qu'en toute rencontre Le fond de notre coeur dans nos discours se montre
DISCOURSJe sais que vous parlez, monsieur, le mieux du monde ; En beaux raisonnements vous abondez toujours ; Mais vous perdez le temps et tous vos beaux discours
DISEUR, EUSEEt je ne hais rien tant que les contorsions De tous ces grands faiseurs de protestations, Ces affables donneurs d'embrassades frivoles, Ces obligeants diseurs d'inutiles paroles
DISTINGUERJe veux qu'on me distingue, et, pour le trancher net, L'ami du genre humain n'est pas du tout mon fait
DIT, DITEJe saurai, de ma part, expliquer ce silence, Et me tiendrai pour dit tout le mal que j'en pense
DIVERTIRMettez-vous donc en tête que je ne me divertis pas si bien que vous pensez
DONNERPourvu que votre coeur veuille donner les mains Au dessein que j'ai fait de fuir tous les humains
DONNERPuisque vous y donnez, dans ces vices du temps
DONNEREnfin il est constant que l'on n'a point donné Au bruit que contre vous sa malice a tourné
DONNEUR, EUSE.... Je ne hais rien tant que ces contorsions De tous ces grands faiseurs de protestations, Ces affables donneurs d'embrassades frivoles
DONTMessieurs les maréchaux, dont j'ai commandement
DOUCEMENTJe prends tout doucement les hommes comme ils sont
DOUCEREUX, EUSEVotre Clitandre dont vous me parlez et qui fait tant le doucereux, est le dernier des hommes pour qui j'aurais de l'amitié
DRESSEREt s'il faut par hasard qu'un ami vous trahisse, Que pour avoir vos biens on dresse un artifice ?
DROITJe me garderai bien de vouloir qu'on le [un arrêt] casse ; On y voit trop à plein le bon droit maltraité
DROIT.... Oui vous pouvez tout dire, Vous en êtes en droit....
DUPEAllez, j'étais trop dupe, et je vais ne plus l'être
ÉCHAUFFERMes yeux sont trop blessés ; et la cour et la ville Ne m'offrent rien qu'objets à m'échauffer la bile
ÉCRIREIl faut qu'un galant homme ait toujours grand empire Sur les démangeaisons qui nous prennent d'écrire
ÉCRITMais je lui disais, moi, qu'un froid écrit assomme
ÉGARÉ, ÉEIl vous jette en passant un coup d'oeil égaré, Et sans aucune affaire est toujours affairé
ÉLOGED'éloges on regorge ; à la tête on les jette, Et mon valet de chambre est mis dans la gazette
EMBRASSADECes affables donneurs d'embrassades frivoles
EMBRASSEMENTDe protestations, d'offres et de serments Vous chargez la fureur de vos embrassements
EMBRASSERLorsqu'un homme vous vient embrasser avec joie, Il faut bien le payer de la même monnoie
EMPIREJe n'ai point sur ma langue un assez grand empire
EMPLETTEJ'ai su là-bas que pour quelques emplettes Éliante est sortie et Celimène aussi
EMPRESSEMENTIl le faut bien payer de la même monnaie, Répondre comme on peut à ses empressements
ÉMU, UEQuoi ! d'un juste courroux je suis ému contre elle ; C'est moi qui me viens plaindre, et c'est moi qu'on querelle
ENCENSEt dont, à tout propos, les molles complaisances Donneraient de l'encens à mes extravagances
ENFLERNe vous enflez donc pas d'une si grande gloire
ENSEVELIRMoi, renoncer au monde avant que de vieillir, Et dans votre désert aller m'ensevelir !
ENTÊTERLa qualité l'entête, et tous ses entretiens Ne sont que de chevaux, d'équipage et de chiens
ENTRERJ'entre en une humeur noire, en un chagrin profond, Quand je vois vivre entre eux les hommes comme ils font
ENTRETENIRVous voyez, elle veut que je vous entretienne
ENTRETIENJe trouvai quelques gens d'un très rare mérite, Qui, parlant des vrais soins d'une âme qui vit bien, Firent tomber sur vous, madame, l'entretien
ENTRETIENLe pauvre esprit de femme et le sec entretien !
ENVELOPPEREt dans une embrassade on leur a, pour conclure, Fait vite envelopper toute la procédure
ESPRITEt pour l'homme au sonnet qui s'est jeté dans le bel esprit et veut être auteur malgré tout le monde
ESSORSi l'on peut pardonner l'essor d'un mauvais livre, Ce n'est qu'aux malheureux qui composent pour vivre
ESSUYERCes conversations ne font que m'ennuyer, Et c'est trop que vouloir me les faire essuyer
ESTIMERSur quelque préférence une estime se fonde ; Et c'est n'estimer rien qu'estimer tout le monde
ÉTAGEIl tutoie en parlant ceux du plus haut étage
ÊTRESoyez avec madame
ÊTREMorbleu ! vous n'êtes pas pour être de mes gens
ÊTRESois-je du ciel écrasé, si je mens !
EXCUSERJe vous excusai fort sur votre intention
EXCUSERUne telle action ne saurait s'excuser
EXEMPLAIREIl faut mettre le poids d'une vie exemplaire Dans les corrections qu'aux autres on veut faire
EXERCERTous ces défauts humains nous donnent dans la vie Des moyens d'exercer notre philosophie
EXTRAVAGANT, ANTEParbleu ! s'il faut parler des gens extravagants, Je viens d'en essuyer un des plus fatigants
EXTRÉMITÉLa parfaite raison fuit toute extrémité, Et veut que l'on soit sage avec sobriété
FACEQue l'air dont vous vivez vous faisait un peu tort ; Qu'il prenait dans le monde une méchante face
FAÇONJe disais, en voyant des vers de sa façon
FAÇONÀ force de façons il assomme le monde
FAÇONPour moi, je n'en fais pas de façons
FAÇONOn se rirait de vous, Alceste, tout de bon, Si l'on vous entendait parler de la façon
FADEMon Dieu ! laissons là vos comparaisons fades
FAIBLESSEAh ! que vous savez bien ici contre moi-même, Perfide, vous servir de ma faiblesse extrême !
FAIRENon, je n'en veux rien faire ; et, dans cette occurrence, Tout ce que vous croirez m'est de peu d'importance
FAIREFaites, prenez parti ; que rien ne vous arrête, Et ne me rompez pas davantage la tête
FAIREElle [la cour] aurait fort à faire et ses soins seraient grands D'avoir à déterrer le mérite des gens
FAIT.... Je voudrais, m'en coûtât-il grand'chose, Pour la beauté du fait, avoir perdu ma cause
FAQUINQuel avantage a-t-on qu'un homme vous caresse, Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse, Et vous fasse de vous un éloge éclatant, Lorsqu'au premier faquin il court en faire autant ?
FAUSSETOu sa façon de rire et son ton de fausset Ont-ils de vous toucher su trouver le secret ?
FEINDREC'est qu'ils ont l'art de feindre, et moi je ne l'ai pas
FEINDREVous ne devez point feindre à me le faire voir
FERMEVous me parlez bien ferme, et cette suffisance....
FERMEAllons, ferme ! poussez, mes bons amis de cour
FIGUREOn sait qu'auprès du roi je fais quelque figure
FIGURÉ, ÉEVoici monsieur Dubois plaisamment figuré
FIGURÉ, ÉECe style figuré dont on fait vanité Sort du bon caractère et de la vérité
FIN, FINEJe suis assez adroit, j'ai bon air, bonne mine, Les dents belles surtout, et la taille fort fine
FLANDRIN, INENotre grand flandrin de vicomte.... est un homme qui ne saurait me revenir
FLATTERPlus on aime quelqu'un, moins il faut qu'on le flatte ; à ne rien pardonner le pur amour éclate
FLATTERIEJe ne trouve partout que lâche flatterie
FLATTEUR, EUSEQu'aux flatteurs on doit partout se prendre Des vices où l'on voit les humains se répandre
FLÉCHIRIl faut fléchir au temps sans obstination
FLEGMEMais ce flegme, monsieur, qui raisonnez si bien, Ce flegme pourra-t-il ne s'échauffer de rien ?
FOIEn bonne foi, crois-tu, sans t'éblouir les yeux, Avoir de grands sujets de paraître joyeux ?
FOIOui, je veux que de tout vos yeux vous fassent foi
FONDEMENTAvez-vous, pour le croire, un juste fondement ?
FORCEJe sais.... Que jamais par la force on n'entra dans un coeur
FORCEÀ force de façons il assomme le monde
FORTUNÉ, ÉEJe suis le misérable, et toi le fortuné
FOURBEIl court parmi le monde un livre abominable, Un livre à mériter la dernière rigueur, Dont le fourbe a le front de me faire l'auteur
FOURBERIEJe ne trouve partout que lâche flatterie, Qu'injustice, intérêt, trahison, fourberie
FRAISMais les gens de mon air, marquis, ne sont pas faits Pour aimer à crédit et faire tous les frais
FRANCCe sont vingt mille francs qu'il m'en pourra coûter ; Mais pour vingt mille francs j'aurai droit de pester
FRANC, FRANCHEÊtre franc et sincère est mon plus grand talent ; Je ne sais point jouer les hommes en parlant
FRANC, FRANCHEJe vous dirai tout franc que cette maladie, Partout où vous allez, donne la comédie
FRANCHEMENTFranchement, il [un sonnet] est bon à mettre au cabinet
FRANCHISEIl est bien des endroits où la pleine franchise Deviendrait ridicule et serait peu permise
FRAPPERPour moi, je voudrais bien que, pour vous montrer mieux, Une charge à la cour vous pût frapper les yeux
FRÉQUENT, ENTEVos fréquentes leçons et vos aigres censures Sur des choses qui sont innocentes et pures
FROIDEURMoi ? parbleu, je ne suis de taille ni d'humeur à pouvoir d'une belle essuyer la froideur
FRONTQuoi ! vous avez le front de trouver cela beau ?
FUREURDe protestations, d'offres et de serments, Vous chargez la fureur de vos embrassements
GAILLARD, ARDEEt l'on m'a vu pousser dans le monde une affaire D'une assez vigoureuse et gaillarde manière
GARDERTêtebleu ! ce me sont de mortelles blessures, De voir qu'avec le vice on garde des mesures
GAZETTED'éloges on regorge, à la tête on les jette, Et mon valet de chambre est mis dans la gazette
GENDARMER (SE)Mais il est véritable aussi que votre esprit Se gendarme toujours contre tout ce qu'on dit
GENREJe veux qu'on me distingue, et, pour le trancher net, L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait
GENSOn doit se regarder soi-même un peu longtemps, Avant que de songer à condamner les gens
GENTIL, ILLECertes pour un amant la fleurette est mignonne, Et vous me traitez là de gentille personne
GLOIREOn me laisse tout croire ; on fait gloire de tout
GONFLÉ, ÉE....Oh ! quel orgueil extrême ! C'est un homme gonflé de l'amour de soi-même
GOUFFRETrahi de toutes parts, accablé d'injustices, Je vais sortir d'un gouffre où triomphent les vices, Et chercher sur la terre un endroit écarté Où d'être homme d'honneur on ait la liberté
GRÂCEQue la plaisanterie est de mauvaise grâce !
GRAND, ANDEJe voudrais, m'en coûtât-il grand'chose, Pour la beauté du fait, avoir perdu ma cause
GRIFFONNÉ, ÉEMonsieur, un homme noir et d'habit et de mine Est venu nous laisser jusque dans la cuisine Un papier griffonné d'une telle façon, Qu'il faudrait, pour le lire, être pis qu'un démon
GRONDEUR, EUSECe n'est qu'en mots fâcheux qu'éclate votre ardeur ; Et je ne vis jamais un amour si grondeur
GROSSIER, IÈREOsez-vous recourir à ces ruses grossières ?
GROUILLEREt l'on demande l'heure et l'on bâille vingt fois Qu'elle grouille aussi peu qu'une pièce de bois
HAPour de l'esprit, j'en ai, sans doute, et du bon goût.... à faire aux nouveautés dont je suis idolâtre, Figure de savant sur les bancs du théâtre, Y décider en chef, et faire du fracas à tous les beaux endroits qui méritent des has
HAINEMais pour vingt mille francs j'aurai droit de pester Contre l'iniquité de la nature humaine, Et de nourrir pour elle une immortelle naine
HAINECes haines vigoureuses Que doit donner le vice aux âmes vertueuses
HAÏR...Je hais tous les hommes, Les uns parce qu'ils sont méchants et malfaisants, Et les autres pour être aux méchants complaisants
HAUT, AUTEEt les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit
HAUT, AUTEDétrompez-vous, de grâce, et portez-le moins haut ; Ce ne sont pas des gens comme moi qu'il vous faut
HAUT, AUTEMais, mon petit monsieur, prenez-le un peu moins haut
HAUTEURCette hauteur d'estime où vous êtes de vous
HEURTERCette grande roideur des vertus des vieux âges Heurte trop notre siècle et les communs usages
HIERHier j'étais chez des gens de vertu singulière
HOMMEJe veux que l'on soit homme, et qu'en toute rencontre Le fond de notre coeur dans nos discours se montre
HONNEUROn sait que ce pied-plat, digne qu'on le confonde, Par de sales emplois s'est poussé dans le monde.... Son misérable honneur ne voit pour lui personne
HONNEURJe veux qu'on soit sincère et qu'en homme d'honneur On ne lâche aucun mot qui ne parte du coeur
HORSHors qu'un commandement exprès du roi ne vienne De trouver bons les vers dont on se met en peine, Je soutiendrai toujours...
HUMAIN, AINEJe veux qu'on me distingue, et, pour le trancher net, L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait
IDOLÂTREÀ faire, aux nouveautés dont je suis idolâtre, Figure de savant sur les bancs du théâtre
IMPORTANCETout ce que vous croirez m'est de peu d'importance
IMPRIMEREt qui diantre vous pousse à vous faire imprimer ?
IMPRIMEURPour prendre de la main d'un avide imprimeur Celui [le nom] de ridicule et misérable auteur
INCARTADENon, tout de bon quittez toutes ces incartades ; Le monde par vos soins ne se changera pas
INCLINEREt je sais encor moins comment votre cousine Peut être la personne où son penchant l'incline
INIQUITÉ....j'aurai droit de pester Contre l'iniquité de la nature humaine, Et de nourrir contre elle une immortelle haine
INSINUERCependant sa grimace est partout bienvenue ; On l'accueille, on lui rit, partout il s'insinue
INTENTIONJe vous excusai fort sur votre intention ; Je voulus de votre âme être la caution
INTÉRESSERDans mon procès.... Il peut intéresser tout ce qu'il a d'amis
INTÉRÊTTout marche par cabale et par pur intérêt ; Ce n'est plus que la ruse aujourd'hui qui l'emporte ; Et les hommes devraient être faits d'autre sorte
INVENTERCiel ! rien de plus cruel peut-il être inventé ?
JOUERÊtre franc et sincère est mon premier talent ; Je ne sais pas jouer les hommes en parlant
JOUROn a pour ma personne une aversion grande ; Et quelqu'un de ces jours il faut que je me pende
JUGEMENTAvez-vous, dites-moi, perdu le jugement ?
JUSTEAvez-vous, pour le croire, un juste fondement ?
JUSTEMENTVoici Clitandre encor, madame. - Justement
JUSTICEJ'ai pour moi la justice, et je perds mon procès
LÂCHEMorbleu, c'est une chose indigne, lâche, infâme, De s'abaisser ainsi jusqu'à trahir son âme
LAISSERHé ! Messieurs, c'en est trop, laissez cela, de grâce
LANCEREh ! que me veulent dire et ces soupirs poussés Et ces sombres regards que sur moi vous lancez ?
LANGUEJe n'ai point sur ma langue un assez grand empire ; De ce que je dirais je ne répondrais pas, Et je me jetterais cent choses sur les bras
LAVERJ'ai bien voulu chez vous leur faire compagnie, Pour vous voir vous laver de cette calomnie
LE, LA, LESMais, mon petit monsieur, prenez-le un peu moins haut
LEVERParbleu ! je viens du Louvre, où Cléonte, au levé, Madame, a bien paru ridicule achevé
LIBREJe sais.... Que jamais par la force on n'entra dans un coeur, Et que toute âme est libre à nommer son vainqueur
LIERAvant que nous lier, il faut nous mieux connaître
LIEUJe sais que vos appas vous suivent en tous lieux
LIEUEn un lieu, l'autre jour, où je faisais visite
LOISIBLEHé bien ! allez, sortez, il vous est tout loisible
LONG, ONGUEAi-je pris sur moi-même un assez long empire ?
LONGTEMPSQu'on doit se regarder soi-même un fort longtemps, Avant que de songer à condamner les gens
LONGUEURCependant sa visite, assez insupportable, Traîne en une longueur encore épouvantable
LONGUEURLes choses ne sont plus pour traîner en longueur ; Et voici le moment d'expliquer votre coeur
LOUEUR, EUSE...Je vois qu'ils sont en toutes les affaires Loueurs impertinents, ou censeurs téméraires
LOUPPuisqu'entre humains ainsi vous vivez en vrais loups, Traîtres, vous ne m'aurez de ma vie avec vous
LUMIÈREEt comme votre esprit a de grandes lumières
MACHINEOn peut, pour vous servir, remuer des machines
MAINDonnez-moi seulement la main jusque chez moi [c'est une dame qui parle]
MAINÀ vous prêter les mains ma tendresse consent
MAINPourvu que votre coeur veuille donner les mains Au dessein que j'ai fait de fuir tous les humains
MAINPourquoi désavouer un billet de ma main ?
MAISFaut-il de vos chagrins sans cesse à moi vous prendre, Et puis-je mais des soins qu'on ne va pas vous rendre ?
MAISONJ'ai du bien, je suis jeune, et sors d'une maison Qui se peut dire noble avec quelque raison
MAÎTREÔ ciel ! de mes transports puis-je être ici le maître ?
MAL, ALEJe suis sotte, et veux mal à ma simplicité, De conserver encor pour vous quelque bonté
MAL, ALENous sommes mal, monsieur, dans nos affaires [il s'agit de la possibilité d'une arrestation]
MALPROPREMonsieur, je suis malpropre à décider la chose
MALTRAITÉ, ÉEClitandre : Est-ce que de ses voeux Célimène t'a fait quelques secrets aveux ? - Acaste : Non, je suis maltraité
MANIERNon, l'on n'a point vu d'âme à manier si dure, Ni d'accommodement plus pénible à conclure
MANIÈREEnfin je suis à vous de toutes les manières
MARÉCHALMessieurs les maréchaux, dont j'ai commandement, Vous mandent de venir les trouver promptement
MASQUEAu travers de son masque on voit à plein le traître ; Partout il est connu pour tout ce qu'il peut être
MASQUERJe veux que l'on soit homme et qu'en toute rencontre Le fond de notre coeur dans nos discours se montre, Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais sous de vains compliments
MATIÈREHier, j'étais chez des gens de vertu singulière Où sur vous du discours on tourna la matière
MÉCHANT, ANTEJe les trouve méchants [les vers]
MÉDISANT, ANTE[Célimène] De qui l'humeur coquette et l'esprit médisant Semblent si fort donner dans les moeurs d'à présent
MEILLEUR, EURE[Celui] qui pourra montrer une marque certaine D'avoir meilleure part au coeur de Célimène
MEILLEUR, EUREEt je vous parle ici du meilleur de mon âme
MÊLERDans le brillant commerce il se mêle sans cesse, Et ne cite jamais que duc, prince ou princesse
MÉNAGERNe savez-vous pas bien pourquoi je le ménage ?
MENSONGEVoyons, voyons un peu par quel biais, de quel air Vous voulez soutenir un mensonge si clair
MERCIQuelque rare que soit le mérite des belles, Je pense, Dieu merci, qu'on vaut son prix comme elles
MERVEILLEDe la moindre vétille il fait une merveille
MESURETêtebleu ! ce me sont de mortelles blessures De voir qu'avec le vice on garde des mesures
MÉTHODENon, je ne puis souffrir cette lâche méthode Qu'affectent la plupart de vos gens à la mode
MÉTHODEPersonne n'a, madame, aimé comme je fais. - Il est vrai, la méthode en est toute nouvelle ; Car vous aimez les gens pour leur faire querelle
MÉTIERContre elle [la cour] il fait métier de pester chaque jour
METTREJe lui mettais aux yeux comme de notre temps Cette soif [d'écrire] a gâté de fort honnêtes gens
METTREMais l'amitié demande un peu plus de mystère, Et c'est assurément en profaner le nom Que de vouloir le mettre à toute occasion
METTREQuant à se mettre bien, je crois, sans me flatter, Qu'on serait mal venu de me le disputer
MIESi le roi m'avait donné Paris, sa grand'ville, Et qu'il me fallût quitter L'amour de ma mie....
MIEUXJe sais que vous parlez, monsieur, le mieux du monde
MIGNON, ONNECertes pour un amant la fleurette est mignonne
MINCEPour le petit marquis qui me tint hier longtemps la main, je trouve qu'il n'y a rien de si mince que toute sa personne, et ce sont de ces mérites qui n'ont que la cape et l'épée
MINEPour peu que d'y songer vous nous fassiez les mines
MINEVos mines et vos cris aux ombres d'indécence Que d'un mot ambigu peut avoir l'innocence
MODÈLELà, votre pruderie et vos éclats de zèle Ne furent pas cités comme un fort bon modèle
MODESTEÀ quoi bon, disaient-ils, cette mine modeste Et ce sage dehors que dément tout le reste ?
MOIJe ne suis plus à moi, je suis tout à la rage
MOIMoi votre ami ? rayez cela de vos papiers
MONDEMais quand on est du monde, il faut bien que l'on rende Quelques dehors civils que l'usage demande
MONDELe monde par vos soins ne se changera pas
MONDEDans l'âme elle est du monde
MONNAIELorsqu'un homme vous vient embrasser avec joie, Il faut bien le payer de la même monnoie
MONSIEURMais, mon petit monsieur, prenez-le un peu moins haut. - Ma foi, mon grand monsieur, je le prends comme il faut
MONTERMontons chez Éliante, attendant sa venue
MORBLEUIl faut que le reproche à madame s'adresse. - Non, morbleu ! c'est à vous ; et vos ris complaisants Tirent de son esprit tous ces traits médisants
MORCEAUJe suis déjà charmé de ce petit morceau [commencement d'un sonnet]
MORTEL, ELLED'où vient que, leur [aux vices du temps] portant une haine mortelle, Vous pouvez bien souffrir ce qu'en tient cette belle ?
MOTVos mines et vos cris aux ombres d'indécence Que d'un mot ambigu peut avoir l'innocence
MOTEt dans tous ses propos On voit qu'il se travaille à dire de bons mots
MOU, MOLLEEt dont, à tous propos, les molles complaisances Donneraient de l'encens à mes extravagances
MOUVEMENT....pour l'attribuer qu'aux mouvements secrets D'un zèle qui m'attache à tous vos intérêts
MYSTÈREC'est de la tête aux pieds un homme tout mystère
NAIN, AINELa naine, un abrégé des merveilles des cieux
NATUREVous voulez un grand mal à la nature humaine ? - Oui, j'ai conçu pour elle une effroyable haine
NÉGLIGÉ, ÉELa malpropre sur soi, de peu d'attraits chargée, Est mise sous le nom de beauté négligée
NET, ETTE,Et, pour le trancher net, L'ami du genre humain n'est pas du tout mon fait
NETTEMENTIl faut vous expliquer nettement là-dessus
NEZJe vous trouve plaisant d'user de cet empire, Et de me dire au nez ce que vous m'osez dire
NIEREt tâcher par des soins d'une très longue suite D'obtenir ce qu'on nie à leur peu de mérite
NOIR, OIRELa pâle est aux jasmins en blancheur comparable ; La noire à faire peur, une brune adorable
NOMBREHélas ! et croyez-vous que l'on se mette en peine De ce nombre d'amants dont vous faites la vaine ?
NOMMEREt quand je vous demande après quel est cet homme, à peine pouvez-vous dire comme il se nomme
NOURRIRSon humeur satirique est sans cesse nourrie Par le coupable encens de votre flatterie
NOUSCélimène : Voulons-nous nous asseoir ? - Arsinoé : Il n'est pas nécessaire
NUDITÉElle fait des tableaux couvrir les nudités, Mais elle a de l'amour pour les réalités
NUIREIls ne sauraient servir, mais ils peuvent vous nuire
NUL, NULLEC'est moi-même, messieurs, sans nulle vanité
OBJETEt dans l'objet aimé tout leur devient aimable
OBSCURITÉMessieurs, ces traits [écriture d'une lettre] pour vous n'ont point d'obscurité
OBSÉDERVous avez trop d'amants qu'on voit vous obséder, Et mon coeur de cela ne peut s'accommoder
OCCASIONL'amitié demande un peu plus de mystère, Et c'est assurément en profaner le nom, Que de vouloir le mettre à toute occasion
OCCUPERLa peur de leur départ occupe fort votre âme
OEILEt ses roulements d'yeux, et son ton radouci N'imposent qu'à des gens qui ne sont point d'ici
OEILJe lui mettais aux yeux comme dans notre temps Cette soif [d'écrire] a gâté de fort honnêtes gens
OMBREMais aux ombres du crime on prête aisément foi
ONAllez, vous êtes fou dans vos transports jaloux, Et ne méritez pas l'amour qu'on a pour vous
ONEn vain de tous côtés on l'a voulu tourner ; Hors de son sentiment on n'a pu l'entraîner
ONÀ quoi qu'en reprenant on soit assujettie, Je ne m'attendais pas à cette repartie
ONGLEEst-ce par l'ongle long qu'il porte au petit doigt Qu'il s'est acquis chez vous l'estime où l'on le voit ?
ORDINAIREL'amour, pour l'ordinaire est peu fait à ces lois
OREILLEDe la moindre vétille il fiat une merveille, Et jusques au bonjour il dit tout à l'oreille
OUVERTURES'il faut faire à la cour pour vous quelque ouverture, On sait qu'auprès du roi je fais quelque figure
PALSAMBLEUPar la sambleu ! messieurs, je ne croyais pas être Si plaisant que je suis
PAPIERMoi, votre ami ! rayez cela de vos papiers
PAQUETPour l'homme au sonnet... voici votre paquet....
PAROn regarde les gens par leurs méchants côtés
PARAÎTREAllez vite paraître Où vous devez [devant le tribunal des maréchaux]
PARAÎTRELa géante paraît une déesse aux yeux
PARAÎTREMais si son amitié pour vous se fait paraître
PARDONEt jamais de son coeur je n'aurai de pardon, Pour n'avoir pas trouvé que son sonnet fût bon
PARFAIT, AITELa parfaite raison fuit toute extrémité, Et veut que l'on soit sage avec sobriété
PARFAIT, AITEOn doit pour bien aimer renoncer aux douceurs, Et du parfait amour mettre l'honneur suprême à bien injurier les personnes qu'on aime
PARLERVous me parlez bien ferme, et cette suffisance....
PARLEUR, EUSEC'est un parleur étrange, et qui trouve toujours L'art de ne vous rien dire avec de grands discours
PARMIIl faut parmi le monde une vertu traitable
PARTJe saurai de ma part expliquer ce silence
PARTAutre part que chez moi cherchez qui vous encense
PARTAGECroyez-vous donc avoir tant d'esprit en partage ?
PARTAGERJe ne veux point, monsieur, jaloux ou non jaloux, Partager de son coeur rien du tout avec vous
PARTIFaites, prenez parti ; que rien ne vous arrête ; Et ne me rompez pas davantage la tête
PARTICULIER, ÈREDans ses façons d'agir il est fort singulier, Mais j'en fais, je l'avoue, un cas particulier
PARTIEVotre partie est forte, Et peut, par sa cabale, entraîner....
PASSEEt je crois, par le rang que me donne ma race, Qu'il est fort peu d'emplois dont je ne sois en passe
PASSEROronte : Je me passerai bien que vous les approuviez [mes vers]. - Alceste : Il faut bien, s'il vous plaît, que vous vous en passiez
PAYERJ'ai tort, je le confesse ; et mon âme confuse Ne cherche à vous payer d'aucune vaine excuse
PÉCHÉEt c'est pour mes péchés que je vous aime ainsi
PEINEOn ne doit de rimer avoir aucune envie, Qu'on n'y soit condamné sur peine de la vie
PENDABLEJe soutiendrai toujours, morbleu ! qu'ils [des vers] sont mauvais, Et qu'un homme est pendable après les avoir faits
PENDABLEPour moi je ne vois point que le cas soit pendable
PENDREEt si, par un malheur, j'en avais fait autant, Je m'irais, de regret, pendre tout à l'instant
PERDREAvez-vous, dites-moi, perdu le jugement ?
PERDREJe voudrais, m'en coutât-il grand'chose, Pour la beauté du fait avoir perdu ma cause
PERFECTIONEt dans l'objet aimé tout leur devient aimable ; Ils comptent les défauts pour des perfections
PERSONNAGEPar la chaleur de montrer ses ouvrages, On s'expose à jouer de mauvais personnages
PERSONNECertes pour un amant la fleurette est mignonne, Et vous me traitez là de gentille personne
PERVERSITÉTrop de perversité règne au siècle où nous sommes
PESTERCe sont vingt mille francs qu'il m'en pourra coûter ; Mais, pour vingt mille francs, j'aurai droit de pester Contre l'iniquité de la nature humaine
PETIT, ITEMais, mon petit monsieur, prenez-le un peu moins haut, - Ma foi, mon grand monsieur, je le prends comme il faut
PEURLa noire à faire peur, [est dite] une brune adorable
PHILOSOPHEEt je crois qu'à la cour, de même qu'à la ville Mon flegme est philosophe autant que votre bile
PIÈCEEt l'on demande l'heure, et l'on bâille vingt fois, Qu'elle s'émeut autant qu'une pièce de bois
PIEDC'est de la tête aux pieds un homme tout mystère
PIEDOn sait que ce pied plat, digne qu'on le confonde, Par de sales emplois s'est poussé dans le monde
PITIÉEt, les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit
PLACEEt [je] ne veux nulle place en des coeurs corrompus
PLAIDERIEJe verrai dans cette plaiderie, Si les hommes auront assez d'effronterie... Pour me faire injustice aux yeux de l'univers
PLAIREJe le tiens galant homme en toutes les manières, Homme de qualité, de mérite et de coeur, Tout ce qu'il vous plaira, mais fort méchant auteur
PLAISANT, ANTEAlceste, à Clitandre et Acaste qui rient : Par la sambleu, messieurs, je ne croyais pas être Si plaisant que je suis
PLAISIRJ'aurai le plaisir de perdre mon procès !
PLATC'est un fort méchant plat que sa sotte personne, Et qui gâte, à mon goût, tous les repas qu'il donne
PLEIN, EINEIl est bien des endroits où la pleine franchise Deviendrait ridicule et serait peu permise
PLEIN, EINEAu travers de son masque on voit à plein le traître
POIDSVous fûtes hier loué par des gens d'un grand poids
PORTLa grasse est, dans son port, pleine de majesté
PORTERDétrompez-vous, de grâce, et portez-le moins haut
POSTUREEt, loin qu'à son crédit nuise cette aventure, On l'en verra demain en meilleure posture
POURLe sentiment d'autrui n'est jamais pour lui plaire
POURPuisque vous n'êtes point, en des liens si doux, Pour trouver tout en moi comme moi tout en vous
POURLe désavouerez-vous [un billet], pour n'avoir point de seing ?
POURSUIVREIl ne faut que poursuivre à garder le silence
POURVU, UEDe grâces et d'attraits je vois qu'elle est pourvue ; Mais les défauts qu'elle a ne frappent point ma vue
POUSSERLes rieurs sont pour vous, madame, c'est tout dire ; Et vous pouvez pousser contre moi la satire
POUSSERAllons, ferme ! poussez, mes bons amis de cour, Vous n'en épargnez point, et chacun a son tour
POUSSEREt l'on m'a vu pousser dans le monde une affaire D'une assez vigoureuse et gaillarde manière
POUSSERQuel besoin si pressant avez-vous de rimer, Et qui diable vous pousse à vous faire imprimer ?
POUSSEREt je ne sais pourquoi votre âme ainsi s'emporte, Madame, à me pousser de cette étrange sorte
POUSSEROn sait que ce pied-plat... par de sales emplois s'est poussé dans le monde
POUVOIREt quand je vous demande après quel est cet homme [à qui vous venez de faire tant d'amitiés], à peine pouvez-vous dire comme il se nomme
POUVOIRFaut-il de vos chagrins sans cesse à moi vous prendre, Et puis-je mais des soins qu'on ne va pas vous rendre ?
PRENDRECélimène : Puis-je empêcher les gens de me trouver aimable ?... Dois-je prendre un bâton pour les mettre dehors ? - Alceste : Non, ce n'est pas, madame, un bâton qu'il faut prendre, Mais un coeur à leurs voeux moins facile et moins tendre
PRENDREMais, mon petit monsieur, prenez-le un peu moins haut. - Ma foi, mon grand monsieur, je le prends comme il faut
PRENDREJe prends tout doucement les hommes comme ils sont
PRENDREJe vous crois l'âme trop raisonnable Pour ne pas prendre bien cet avis profitable
PRENDREIl n'est plus temps, madame, une autre a pris la place
PRENDREC'est ainsi qu'aux flatteurs on doit partout se prendre Des vices où l'on voit les humains se répandre
PRENDREOui, madame, voyons d'un esprit adouci Comment vous vous prendrez à soutenir ceci
PRÉSENTERCependant aucun d'eux à vos yeux ne se montre, Qu'on ne vous voie en hâte aller à sa rencontre, Lui présenter la main....
PRÉSERVERDieu me préserve d'un tel malheur ! Non que j'y croie au fond l'honnêteté blessée ; Me préserve le ciel d'en avoir la pensée !
PRESSERJ'attends l'occasion de m'offrir hautement, Et de tous mes souhaits j'en presse le moment
PRÉTENDREEt la preuve après tout que je vous en demande, C'est de ne plus souffrir qu'Alceste vous prétende
PRÊTERÀ vous prêter les mains ma tendresse consent
PRÉVALOIR.... vous faites sonner terriblement votre âge ; Ce que de plus que vous on en pourrait avoir, N'est pas un si grand cas pour s'en tant prévaloir
PRIERElle est à bien prier exacte au dernier point, Mais elle bat ses gens et ne les paye point
PRINCESSEDans le brillant commerce il se mêle sans cesse, Et ne cite jamais que duc, prince et princesse
PRISEEt que, si vous vouliez, tous vos déportements Pourraient moins donner prise aux mauvais jugements
PROCÉDUREEt dans une embrassade on leur a, pour conclure, Fait vite envelopper toute la procédure [un accommodement devant le tribunal des maréchaux]
PROCÈSPour le franc scélérat avec qui j'ai procès
PRODIGIEUX, EUSEQue vous savez bien.... ménager pour vous l'excès prodigieux De ce fatal amour né de vos traîtres yeux !
PROFANERMais l'amitié demande un peu plus de mystère ; Et c'est assurément en profaner le nom Que de vouloir le mettre en toute occasion
PROFESSIONMoi, votre ami ! rayez cela de vos papiers ; J'ai fait jusques ici profession de l'être ; Mais....
PROFITABLEMadame, je vous crois l'âme trop raisonnable Pour ne pas prendre bien cet avis profitable

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