Définition de GARE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ga-r'

DÉFINITIONS

1
Sémantique : Terme familier. Il s'emploie lorsqu'on avertit de se ranger, de faire place, d'éviter quelque chose qui est lancé, qui tombe.
Il faut que je voie, que je m'informe, que je coure chez le notaire ; gare que je passe
de Louis-Benoît PICARD dans Marionnettes, v, 9
Gare devant, se dit pour avertir quelqu'un qui est devant nous de se détourner.
Gare, se dit aussi pour avertir de prendre garde.
Gare, gare, gare ; voici quelqu'un qui vient interrompre la conversation
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans l'Opérateur, sc. 11
Sémantique : En termes de chasse, celui qui entend le cerf bondir de la reposée doit crier gare.
2
Frapper sans dire gare, frapper sans avoir menacé.
Et qui frappe sans dire gare
de Paul SCARRON dans Virg. I
...sans leur dire gare, elle [la mort] abat les humains
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Ét. II, 4
À qui en a-t-il donc de vous rosser comme cela sans dire gare ?
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans Tuteur, sc. 9
Sans dire gare, signifie aussi sans avertir.
J'entre sans dire gare et cherche à m'informer Où demeure un monsieur que je ne puis nommer
de BOURSAULT dans Merc. gal. IV, 6
3
Gare, exprime aussi qu'on appréhende pour soi ou pour les autres certaines choses fâcheuses.
Vous devez marcher droit pour n'être pas berné ; Et, s'il faut que sur vous on ait la moindre prise, Gare qu'aux carrefours on ne vous tympanise
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Éc. des f. I, 1
Sinon, gare l'instant de la conclusion
de Philippe Néricault DESTOUCHES dans Phil. marié, I, 4
Mon vieux tronc a porté quelques fruits cette année.... les sots et les fanatiques auront bon temps cet automne et l'hiver prochain ; mais gare le printemps
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, 28 août 1760
La petite diatribe que je vous envoie a été fort applaudie à la représentation ; mais gare la lecture
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Lett. à Voltaire, 24 janv. 1778
4
Gare le pot au noir, s'est dit autrefois, au jeu de colin-maillard, pour exprimer ce qu'on dit aujourd'hui casse-cou.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Nous sommes tous morts à ce coup ; guare ! voy le ci
de François RABELAIS dans Pant. IV, 33
Si elle [la fortune] continue, elle m'en envoyera très content et satisfait ; mais gare le heurt
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 142

ÉTYMOLOGIE

1
Impératif du verbe garer ; bourguig. gaire.

Synonymes de GARE

Phonétiquement proche de GARE