Définition de RIVAGE
Prononciation : ri-va-j'
DÉFINITIONS
1
Partie de la terre attenant à celle qui sert de limite à une masse d'eau quelconque, mer, lac, fleuve, rivière ou ruisseau.Sera réputé bord et rivage de la mer tout ce qu'elle couvre et découvre pendant les nouvelles et pleines lunes et jusques où le grand flot de mars se peut étendre sur les grèves
dans Ordonn. août, 1681
Les rivages, lais et relais de la mer
dans Code Nap. art. 538
Semblable à ces fleuves qui.... ne perdent rien de l'abondance ni de la pureté de leurs eaux, encore qu'ils aient changé de lit et de rivage
de Esprit FLÉCHIER dans Lamoignon.
J'aurais trop de regret si quelque autre guerrier Au rivage troyen descendait le premier
de Jean RACINE dans Iph. I, 2
Il n'y a point de rivage que le temps n'ait éloigné ou rapproché de la mer
Quand on est dans un bateau qui se meut avec beaucoup d'uniformité et sans secousses, le rivage et tous les lieux d'alentour paraissent se mouvoir et fuir, pour ainsi dire, en sens contraire
de BRISSON dans Traité de phys. t. II, p. 436
Ceux qui sont sur le rivage de la mer s'imaginent qu'elle s'élève à proportion qu'ils fixent leur vue à des parties de la mer plus éloignées
de BRISSON dans ib. p. 435
Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé [d'un lac] frappèrent les échos
de Alphonse de LAMARTINE dans Médit. I, 13
Sémantique : Fig.
Dieu merci.... vous voilà sur le rivage avec nous ; vous n'êtes plus dans l'agitation de l'incertitude
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 30 mars 1689
Dès qu'on est dans le fil de l'eau, il n'y a qu'à se laisser aller ; on fait sans peine une fortune immense ; les gredins qui du rivage vous regardent voguer à pleines voiles, ouvrent des yeux étonnés
Droit de rivage, octroi levé sur les bateaux qui abordent au rivage d'un fleuve, d'une rivière.
Le noir rivage, le rivage des fleuves des enfers.
Ils [les arbres] iront assez tôt border le noir rivage
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. XII, 20
On dit dans le même sens : le rivage des morts, le rivage sombre.
On dit... Qu'avec Pirithoüs aux enfers descendu, Il [Thésée] a vu le Cocyte et ses rivages sombres
de Jean RACINE dans Phèdre, II, 1
On ne voit pas deux fois le rivage des morts
de Jean RACINE dans ib. II, 5
2
Sémantique : Par extension, contrée, pays.Tantôt, comme une abeille ardente en son ouvrage, Elle [l'ode] s'en va de fleurs dépouiller le rivage
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Art p. II
Voyage infortuné ! rivage malheureux, Fallait-il approcher de tes bords dangereux !
de Jean RACINE dans Phèd. I, 3
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour ?
de Alphonse de LAMARTINE dans Médit. I, 13
HISTORIQUE
1
XIIe s.Li reis de Egypte assembla si très granz genz come est le sablon qui est el rivaige de la mer
dans Machab. I, 11
Demain [je] les ferai pendre [les messagers] par desur cest rivage, Ou saillir de la tour du plus hautain estage
dans Sax. XXVI
2
XIIIe s.Dame, veschi la galie qui vous atend au rivage
dans Chr. de Rains, p. 6
Or prions Deu que il l'amaint [amène] à droit port et à droit rivage, Qu'en la fin se tiegne por sage
dans Lai du conseil
Or volons en ceste seconde partie tretier des chausies, des tonlius, des travers, des conduis, des rivages, des halages, des pois
dans Liv. des mét. 275
Se hom de Paris achate vin en Greve, et il le met en son celier, il doit obole de rivage
dans ib. 301
Malars et ennetes [femelles de canards] sauvaiges, Butors et moreillons rivaiges [de rivage]
dans Bat. de caresme et de charnage
ÉTYMOLOGIE
1
Provenç. et catal. ribatge ; ital. rivaggio ; du bas-lat. ripaticum, rivaticus, ribaticus, qui vient du lat. ripa, rive.