Définition de ASPIRER

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : a-spi-ré

DÉFINITIONS

1
Attirer l'air dans ses poumons. Aspirer l'air. Le poumon qui aspire et expire l'air. Le cheval aspire l'air de ses larges naseaux.
Et chaque souffle enfin que j'exhale ou j'aspire
Nature : Absolument. Aspirer avec force. Les oiseaux boivent en aspirant.
2
Élever l'eau en faisant le vide. Cette pompe aspire l'eau avec beaucoup de force.
3
Sémantique : Terme de grammaire. Prononcer de la gorge. Aspirer l'h.
Nature : Absolument.
Aspirer, suivant le Dictionnaire de l'Académie, c'est....
de D'OLIVET dans Prosod. fr.
4
Avoir le désir de. Aspirer à la royauté, à régner, aux honneurs. Il aspire au premier rang.
Quiconque, après sa mort, aspire à la couronne
Et monté sur le faîte, il aspire à descendre
de Pierre CORNEILLE dans ib. II, 1
Nous devions aspirer à sa possession, Par amour, par devoir ou par ambition
À de plus grands honneurs faut-il qu'un père aspire ?
Il m'a plu sans peut-être aspirer à me plaire
N'aspirant qu'à troubler le repos où nous sommes
Il n'a plus aspiré qu'à s'ouvrir des chemins....
Et je ne puis songer Que Troie en cet état aspire à se venger
Sortez du temps et du changement, aspirez à l'éternité
On l'a aussi construit avec de.
Elle n'aspire encore d'y arriver que par des moyens qui viennent de Dieu même
de Blaise PASCAL dans dans GIRAULT-DUVIVIER

SYNONYME

1
ASPIRER à, PRÉTENDRE à. La différence entre ces deux mots, c'est que aspirer n'implique que l'idée des désirs qui nous poussent à une chose ; et que prétendre implique que nous y avons des droits réels ou imaginaires.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Teu (telle) parole unt le duc nonciée, Si cum Deus les out aspirez [inspirés]
de Benoît de Sainte-Maure dans Chr. de Norm. t. II, p. 185, V. 20744
2
XIVe s.
Aspirer la fumée de l'eaue
dans Ménag. II, 5
3
XVe s.
L'oeil regarde où le cueur aspire
de BASSELIN dans III
4
XVIe s.
Ils veulent, ils aspirent, ils s'efforcent : mais rien en telle perfection qu'il appartient
Chascun aspire si naturellement à la liberté et auctorité, que....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 59
L'eloquence et la louange de bien dire estoit des jà le but ordinaire, auquel aspiroient et taschoient de parvenir tous les jeunes hommes romains
de Jacques AMYOT dans Caton, 9
Tel lieu est continuellement aspiré et eventilé de la frigidité de l'air qui nous environne
de Ambroise PARÉ dans VI, 23
Il a aspiré cest office ung long temps
de PALSGR. dans p. 421
Nul aultre n'y pouvoit aspirer ny parvenir s'il n'estoit des sus dictes sept races
de Vincent CARLOIX dans VI, 6

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et espagn. aspirar ; ital. aspirare ; du latin aspirare, de a pour ad (voy. à), et spirare, souffler (voy. ESPRIT). Comme la prononciation d'une lettre aspirée et, au reste, de toute autre lettre, se fait non dans l'aspiration mais dans l'expiration, on a dit que aspirer était ici dit pour aspérer, rendre âpre, les Latins appelant en effet asper l'esprit rude des Grecs. Mais cela ne s'appuie sur aucun exemple. Il est bien plus probable que, les Grecs et les Latins appelant spiritus, c'est-à-dire souffle, ce que nous appelons aspiration, aspiration a été dite chez nous pour souffle, par une méprise sur le mécanisme vocal.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
XIVe s. Ajoutez :
Et que maintenant n'osoient il [les plébéiens] non pas encore aspirer à avoir partie du consulat
de Pierre BERCHEURE dans f° 87, verso

Synonymes de ASPIRER

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