Définition de SOLLICITUDE
Prononciation : sol-li-si-tu-d'
DÉFINITIONS
1
Soin plein de souci. Cette affaire lui cause beaucoup de sollicitude. Chrysale : Et vous n'avez nul soin, nulle sollicitude Pour.... Philaminte : Ah ! sollicitude à mon oreille est rude ; Il pue étrangement son ancienneté
Pour peu qu'on cesse d'avancer [dans la voie de la perfection], on est entraîné ; ce qui oblige à une sollicitude qui ne se relâche jamais
Le cardinal de Fleury, dont la sollicitude ministérielle s'étendait jusqu'aux plus petits objets et peut-être y mettait quelquefois une importance qu'ils n'avaient pas
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Cardin. de Soubise.
Sémantique : Terme de l'Écriture. Les sollicitudes du siècle, le soin des affaires temporelles.
2
Soin plein d'affection.Une sainte et religieuse sollicitude qui fait le caractère propre de tout homme préposé à la conduite des autres
L'évêque n'imposait les mains sur des hommes éprouvés, que pour se décharger sur eux d'une partie du fardeau et du détail de la sollicitude pastorale
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Confér. Fuite du monde.
La sollicitude maternelle ne se supplée point
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. I
La seule singularité qu'on ait pu observer dans sa vie privée était l'excès auquel il portait la sollicitude paternelle
de Marie-Jean Antoine Caritat, marquis de CONDORCET dans Bertin.
REMARQUE
1
On voit par l'exemple de Molière que, de son temps, les puristes regardaient sollicitude comme un mot vieux et hors d'usage ; il est aujourd'hui plein de vie.HISTORIQUE
1
XIIIe s.Choses qui sont de grant estude et sollicitude et travail
de Brunetto LATINI dans Trésor, p. 328
2
XIVe s.Lorsqu'il plaist à Dieu d'envoier aux rois la maladie de la mort, il convient qu'il soient sans aucune cure ou solicitude afflictive ou angoisseuse des faiz de cest sieclei
dans Charles V, dans Ordonn. des rois de Fr. t. VI, p. 49-54
Nature humaine de laquelle Dieu a especial sollicitude et cure
de Nicolas ORESME dans Thèse de MEUNIER.
3
XVIe s.Il n'est vol que de pigeon, quand il ha petitz, pour l'obstinée sollicitude en luy par nature pousée de recourir et secourir ses pigeonnaulx
de François RABELAIS dans Pant. IV, 3
L'on estoit lors en grosse solicitude
de BONIVARD dans Chr. de Genèv. IV, 36
L'oraison requiert la tranquillité, hors toutes affections charnelles et tous troubles de solicitudes terriennes
de Jean CALVIN dans Inst. 709
La solicitude [le soin] des poures a esté commise aux diacres
de Jean CALVIN dans ib. 851
La prevoyance et solicitude de l'advenir
de Michel de MONTAIGNE dans I, 12
La solicitude de bien faire
de Michel de MONTAIGNE dans I, 41
Les richesses ne valent pas une advertence et solicitude penible
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 79
ÉTYMOLOGIE
1
Provenç. sollicitut ; espagn. solicitud ; du lat. sollicitudinem (voy. SOLLICITER).