L'oeuvre Oraisons funèbres de Jacques-Bénigne BOSSUET

Ecrit par Jacques-Bénigne BOSSUET

Date : 1656-1687

Citations de "Oraisons funèbres"

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DEAh ! Seigneur, je n'ai pas eu ce dédain qui empêche de jeter les yeux sur les mortels trop rampants
DED'expliquer ce qui s'y passe, ce n'en est pas ici le lieu
DESon caractère particulier était de concilier les intérêts opposés, et, en s'élevant au-dessus, de trouver le secret endroit et comme le noeud par où on peut les réunir
DEHélas ! tout ce qu'elle aimait devait être de peu de durée
DEHenriette, d'un si grand coeur, est contrainte de demander du secours ; Anne, d'un si grand coeur, ne peut en donner assez
DEPendant que tant de naissance, tant de biens, tant de grâces, qui l'accompagnaient, lui attiraient les regards de toute l'Europe
DELa seconde forme se trouve dans ces passages-ci : Revenue d'une si longue et si étrange défaillance
DELa louange de sage et vigilant père de famille
DÉCADENCEDepuis ce malheureux moment, tout alla visiblement en décadence, et les affaires furent sans retour
DÉCHARGEPendant qu'avec un air assuré il s'avance pour recevoir la parole de ces braves gens, ceux-ci, toujours en garde, craignent la surprise de quelque nouvelle attaque ; leur effroyable décharge met les nôtres en furie
DÉCHARGERÉtait-ce là de ces tempêtes par où le ciel a besoin de se décharger quelquefois ? et le calme profond de nos jours devait-il être précédé de tels orages ?
DÉCHIRÉ, ÉENe pouvant plus reconnaître la majesté de la religion déchirée par tant de sectes
DÉCHIRERVous parlerai-je de ses pertes et de la mort de ses chers enfants ? ils lui ont tous déchiré le coeur
DÉCISIF, IVETout tombe en ruine dans vos moeurs ; et vos sens trop décisifs emportent facilement votre raison incertaine et irrésolue
DÉCISIF, IVEConsulté de toutes parts, il donne des réponses courtes, mais décisives, aussi pleines de sagesse que de dignité
DÉCLARERLe jeune prince parut un autre homme ; touché d'un si digne objet [le péril de l'État], sa grande âme se déclara tout entière ; son courage croissait avec les périls, et ses lumières avec son ardeur
DÉCLARERSainte Thérèse s'est déclarée contre la durée de ces suspensions
DÉCLINTout à coup on se sent plongé dans l'abîme, sans avoir pu remarquer le moment d'un insensible déclin
DÉCONCERTERTant que nous regarderons l'homme par les yeux du corps.... que verrons-nous dans notre mort qu'une vapeur qui s'exhale, que des esprits qui s'épuisent, que des ressorts qui se démontent et se déconcertent ?
DÉCORATIONLes rois doivent, pour le repos, autant que pour la décoration de l'univers, soutenir une majesté qui n'est qu'un rayon de celle de Dieu
DÉCOUVRIRJe viens, dit Jésus-Christ, comme un voleur.... comme un voleur, direz-vous, indigne comparaison ! n'importe qu'elle soit indigne de lui pourvu qu'elle nous effraye.... tremblons donc, chrétiens, tremblons devant lui à chaque moment ; car qui pourrait ou l'éviter quand il éclate, ou le découvrir quand il se cache ?
DÉCRÉDITEROn prétend décréditer la réflexion en l'exprimant par ces odieuses paroles ...
DÉÇU, UECeux que les armes n'avaient pu vaincre ni les conseils ramener, sont revenus tout à coup d'eux-mêmes ; déçus par leur liberté, ils en ont à la fin détesté l'excès, honteux d'avoir eu tant de pouvoir, et leurs propres succès leur faisant horreur
DÉDAINAh ! seigneur, je n'ai pas eu ce dédain qui empêche de jeter les yeux sur les mortels trop rampants et qui fait dire à l'âme arrogante : il n'y a que moi sur la terre
DÉFAILLANT, ANTEJ'ai vu sa main défaillante chercher encore en tombant de nouvelles forces pour appliquer sur ses lèvres le bienheureux signe de notre rédemption
DÉFAIREQu'ils se défassent de cette pitoyable maxime
DÉFAIT, AITEIl va recueillir au delà du Rhin les débris d'une armée défaite
DÉFAIT, AITEMerci voit sa perte assurée ; ses meilleurs régiments sont défaits ; la nuit sauve le reste de son armée
DÉFAITEIl ne reste qu'une défaite aux nouveaux mystiques
DÉFAUTPeut-être au défaut de la fortune, les qualités de l'esprit, les grands desseins, les vastes pensées pourront nous distinguer du reste des hommes
DÉFAUTElle étudiait ses défauts ; elle aimait qu'on lui en fît des leçons sincères ; marque assurée d'une âme forte que ses fautes ne dominent point
DÉFECTIONHélas ! que l'âme s'est trompée et que sa chute a été funeste ! elle est tombée de Dieu sur soi-même ; que fera Dieu pour la punir de sa défection ?
DÉFENDRELa gloire les défend [les grands du monde] de quelques faiblesses ; mais la gloire les défend-elle de la gloire même ?
DÉFENDREÀ quoi la force doit-elle servir qu'à défendre la raison ?
DÉFENSEJamais on n'a fait la guerre avec une force plus inévitable, puisqu'en méprisant les saisons, il a ôté jusqu'à la défense à ses ennemis
DÉFINI, IECe qu'a dit saint Augustin est défini dans le second concile
DÉGOÛTQu'attendez-vous, chrétiens, à vous convertir ? ... ne craignez ni la maladie, ni les dégoûts, ni les tentations, ni les peines les plus cruelles
DÉGOÛTÉ, ÉECette âme dégoûtée du monde
DÉGOÛTERIl y a assez d'injustice et de perfidie dans le procédé des hommes, assez d'inégalité et de bizarrerie dans leurs humeurs incommodes et contrariantes ; c'en est assez sans doute pour vous dégoûter ; hé ! ditesvous, je n'en suis que trop dégoûté [du monde] ; tout me dégoûte en effet, mais rien ne me touche ; le monde me déplaît, mais Dieu ne me plaît pas pour cela
DÉGRADÉ, ÉEC'est là que les plus grands rois n'ont plus de rang que par leurs vertus, et que, dégradés à jamais par les mains de la mort, ils viennent subir sans cour et sans suite le jugement de tous les peuples et de tous les siècles
DEGRÉOn répond que la perfection a plusieurs degrés
DEGRÉLes plaisirs innocents le deviennent [péchés mortels, par l'excès de l'attachement], selon la doctrine des saints.... mais qui sait le degré qu'il faut pour leur inspirer ce poison mortel ?
DÉGUISEMENTFidèle en ses paroles, incapable de déguisement, sûre à ses amis
DEHORSIl est temps de faire voir que tout ce qui est mortel, quoi qu'on ajoute par le dehors pour le faire paraître grand, est, par son fond, incapable d'élévation
DEHORSSi bien que l'âme étant séparée de Dieu, que son fond réclame sans cesse, tourmentée par son indigence, le chagrin la dévore, l'ennui la tue ; il faut qu'elle cherche des amusements au dehors
DÉJÀSemblable dans ses sauts hardis et dans sa légère démarche à ces animaux bondissants, il [Alexandre] ne s'avance que par vives et impétueuses saillies et n'est arrêté ni par montagnes ni par précipices ; déjà le roi de Perse est entre ses mains....
DÉJÀEnfin l'ennemi décampe ; c'est là ce que le prince attendait ; il part à ce premier mouvement ; déjà l'armée hollandaise avec ses superbes étendards ne lui échappera pas ; tout nage dans le sang, tout est en proie
DÉLAISSÉ, ÉEDélaissée de toute la terre dès ma naissance
DÉLAISSÉ, ÉEÔ Éternel, veillez sur elle ; anges saints, rangez à l'entour vos escadrons invisibles, et faites la garde autour du berceau d'une princesse si grande et si délaissée
DÉLICAT, ATEOn ne peut retenir ses larmes quand on lui voit épancher son coeur sur de vieilles femmes qu'elle nourrissait ; des yeux si délicats firent leurs délices de ces visages ridés, de ces membres courbés sous les ans
DÉLICAT, ATENi la surprise, ni l'intérêt, ni la vanité, ni l'appât d'une flatterie délicate ou d'une douce conversation n'était capable de lui faire découvrir son secret
DÉLICATESSEElle croit voir dans la douceur de ces regards et de ce visage la douceur d'une humeur paisible ; dans la délicatesse de ces traits la délicatesse de l'esprit
DÉLICATESSEC'est la vraie grâce de l'aumône, en soulageant les besoins des pauvres, de diminuer en nous d'autres besoins, c'est-à-dire ces besoins honteux qu'y fait la délicatesse, comme si la nature n'était pas assez accablée de nécessités
DÉLICATESSECe qui paraît de si violent dans ses discours n'est que la délicatesse d'une conscience qui se redoute elle-même, ou l'excès d'un amour [pour Dieu] qui craint de déplaire
DÉLICESeigneur, que ne pouvons-nous obtenir de votre bonté, si, comme nos prédécesseurs, nous faisons nos chastes délices de votre Écriture ?
DÉLIVRANCEEt tous les peuples furent étonnés d'une délivrance si miraculeuse
DEMANDERSi nous osions demander au grand prince qui lui rend ici avec tant de piété les derniers devoirs, quelle mère il a perdue, il vous répondrait par ses sanglots
DÉMANGEAISONC'était une démangeaison d'innover sans fin
DÉMÊLERLes trois suivantes [propositions] vont démêler cette difficulté
DÉMÊLEROn sent quelque chose sans démêler ce que c'est
DÉMÊLERIl perçait dans tous les secrets, démêlait toutes les intrigues, découvrait les entreprises les plus cachées et les plus sourdes machinations
DÉMÊLERTant que nous regarderons l'homme par les yeux du corps, sans y démêler par l'intelligence le secret principe de toutes nos actions qui....
DÉMÊLERL'âme, s'étant engagée tout entière dans le corps et dans toutes choses sensibles, ne s'en peut plus démêler ; elle ne sait plus ce qu'elle est
DEMEURETant que nous sommes détenus dans cette demeure mortelle, nous demeurons assujettis au changement, parce que, si vous me permettez de parler ainsi, c'est la loi du pays que nous habitons
DEMEURERDe même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l'océan avec les rivières les plus inconnues
DÉNOMBREMENTLe Saint-Esprit a voulu entrer dans un dénombrement exact de tous les ornements de la vanité
DÉNONCERLes sages lui dénoncèrent qu'il mettait tout l'État en péril
DÉNOÛMENTCes solutions servent de dénoûment à tous les passages de St Clément
DÉPLAIRELa délicatesse d'une conscience qui se redoute elle-même, ou l'excès d'un amour qui craint de déplaire
DÉPLAISIRVous croyez donc que les déplaisirs et les plus mortelles douleurs ne se cachent pas sous la pourpre ?
DÉPLORERNous voyons que Dieu seul est sage ; et, en déplorant vainement les fautes qui ont ruiné nos affaires, une meilleure réflexion nous apprend à déplorer celles qui ont perdu notre éternité, avec cette singulière consolation qu'on les répare quand on les pleure
DÉPOSERVoulez-vous sauver quelque chose de ce débris si universel, si inévitable ? donnez à Dieu vos affections ; nulle force ne vous ravira ce que vous aurez déposé en ses mains divines
DÉPOUILLETu céderas ou tu tomberas sous ce vainqueur, Alger riche des dépouilles de la chrétienté
DÉPOUILLÉ, ÉELa voilà telle que la mort nous l'a faite ; encore ce reste tel quel va-t-il disparaître ; nous l'allons voir dépouillée même de cette triste décoration
DÉPOUILLERC'est par cette dernière grâce que la mort change de nature pour les chrétiens, puisque, au lieu qu'elle semblait être faite pour nous dépouiller de tout, elle commence, comme dit l'Apôtre, à nous revêtir et nous assure éternellement la possession des biens véritables
DÉPOUILLERLe rude hiver des années dernières acheva de la dépouiller de ce qui lui restait de superflu.... et l'aumône lui apprenait à se retrancher tous les jours quelque chose de nouveau
DÉPOUILLERQuoi ! Seigneur, dit-elle, vous voulez détruire cette parure ? Pour prévenir votre colère, je commencerai moi-même à m'en dépouiller
DÉPRAVÉ, ÉEL'homme est tombé en ruine par sa volonté dépravée
DÉRACINERCe grand Dieu qui se vante de déraciner par son souffle les cèdres du Liban, tonne pour abattre les feuilles des arbres
DÉRISIONPeu s'en faut qu'elle ne s'emporte jusqu'à la dérision [de la religion], qui est le dernier excès et comme le triomphe de l'orgueil
DÉRIVEREt maintenant ces deux âmes pieuses, touchées sur la terre du même désir de faire régner les lois, contemplent ensemble à découvert les lois éternelles d'où les nôtres sont dérivées
DÉROGERVous diriez qu'on déroge à l'amour de Dieu en se plaisant à le voir
DÉROUTERestait cette redoutable infanterie de l'armée d'Espagne, dont les gros bataillons serrés demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute et lançaient des feux de toute part
DÉSABUSÉ, ÉECe superbe croit s'élever au-dessus de tout et au-dessus de lui-même, quand il s'élève, ce lui semble, au-dessus de la religion, qu'il a si longtemps révérée ; il se met au rang des gens désabusés
DÉSABUSERIl faut que le monde nous désabuse du monde ; ses appas ont assez d'illusion, ses faveurs assez d'inconstance, ses rebuts assez d'amertume
DÉSABUSERSurtout, mortels, désabusez-vous de la pensée dont vous vous flattez, qu'après une longue vie la mort vous sera plus douce et plus facile
DÉSACCOUTUMERLa mortification lui rend la mort familière, le déta - chement des plaisirs le désaccoutume du corps ; il n'a point de peine à s'en séparer
DÉSASTREUX, EUSEÔ nuit désastreuse ! ô nuit effroyable ! où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte !
DESCENTEEsprit saint, esprit pacifique, je vous ai préparé les voies en prêchant votre parole ; ma voix a été semblable peut-être à ce bruit impétueux qui a prévenu votre descente
DÉSESPÉRÉ, ÉELe roi, la reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré
DÉSESPÉRÉ, ÉEMais quoi, messieurs, tout est-il donc désespéré en nous ? Dieu, qui foudroie toutes nos grandeurs jusqu'à les réduire en poudre, ne nous laisse-t-il aucune espérance ?
DÉSESPÉRERDans la plus grande fureur des guerres civiles, jamais on n'a douté de sa parole ni désespéré de sa clémence
DÉSESPÉRERVous n'avez rien à craindre que de désespérer de ses bontés [de Dieu]
DÉSESPOIRIl ne faut pas s'imaginer que cette doctrine mette les hommes au désespoir
DÉSHONORERCe sont les opinions, ce sont les erreurs par lesquelles l'homme abusé se déshonore lui-même
DÉSINTÉRESSERIl ne songeait guère à la désintéresser à la manière de nos mystiques
DÉSINTÉRESSERIl n'est pas possible à la charité de se désintéresser à l'égard de la béatitude
DÉSIRABLEÉtat oublié parmi nous où la viduité est regardée, non plus comme un état de désolation, car ces mots ne sont plus connus, mais comme un état désirable où, affranchi de tout joug, on n'a plus à contenter que soi-même
DÉSOLATIONLa veuve qui passe sa vie dans les plaisirs, est morte toute vive, parce que, oubliant le deuil éternel et le caractère de désolation qui fait le soutien comme la gloire de son état, elle s'abandonne aux joies du monde
DÉSOLÉ, ÉEQue le monde voit peu de ces veuves dont parle saint Paul, qui, vraiment veuves et désolées, s'ensevelissent, pour ainsi dire, elles-mêmes dans le tombeau de leurs époux !
DÉSOLÉ, ÉELe prince sera désolé, et les mains tomberont au peuple de douleur et d'étonnement
DESSEINPeut-être, au défaut de la fortune, les qualités de l'esprit, les grands desseins, les vastes pensées pourront nous distinguer du reste des hommes
DESSINL'esprit se relâchait, pendans que des mains industrieusement occupées s'exerçaient dans des ouvrages dont la piété avait donné le dessin
DESSUSSi notre être, si notre substance n'est rien, tout ce que nous bâtissons dessus, que peut-il être ?
DESSUSDétournant leurs yeux de dessus la mort
DESTINÉ, ÉECaptive des ennemis de l'Église ; par conséquent destinée premièrement par sa glorieuse naissance et ensuite par sa malheureuse captivité, à l'erreur et à l'hérésie
DESTINERJ'étais donc encore destiné à rendre ce devoir funèbre à très haute et très puissante princesse
DÉTACHÉ, ÉECe ministre si fortuné et si détaché tout ensemble
DÉTACHEMENTIl commanda ce détachement qui fit en Alsace les merveilles que vous savez
DÉTACHERCet acte nous détache à fond de nous-mêmes
DÉTENIRTant que nous sommes détenus dans cette demeure mortelle, nous vivons assujettis au changement, parce que, si vous me permettez de parler ainsi, c'est la loi du pays que nous habitons
DÉTERMINÉ, ÉE[Turenne] résolu et déterminé au dedans, lors même qu'il paraissait embarrassé au dehors
DÉTOURDe quelque belle apparence que l'iniquité se couvrît, il en pénétrait les détours, et d'abord il savait connaître, même sous les fleurs, la marche tortueuse de ce serpent
DÉVELOPPERîle éternellement mémorable par les conférences de deux grands ministres, où l'on vit développer toutes les adresses et tous les secrets d'une politique si différente, où l'un se donnait du poids par sa lenteur, et l'autre prenait l'ascendant par sa pénétration
DÉVELOPPERQue je méprise ces philosophes qui, mesurant les conseils de Dieu à leurs pensées, ne le font auteur que d'un certain ordre général, d'où le reste se développe comme il peut !
DÉVELOPPERLa foi véritable, qui, d'un côté, ne se lasse pas de souffrir.... et, de l'autre, ne cherche plus qu'à se développer de ses ténèbres
DEVINERLes politiques ne se mêlent plus de deviner ses desseins [de Louis XIV] ; quand il marche, tout se croit également menacé
DÉVOUERPendant cinq ans il dévoua sa tête aux fureurs civiles
DEXTÉRITÉOn ne pouvait assez louer son incroyable dextérité à traiter les affaires les plus délicates, à terminer tous les différends d'une manière qui conciliait les intérêts les plus opposés
DICTERC'est l'humilité qui a dicté ces paroles
DIEUConsidérez, messieurs, ces grandes puissances que nous regardons de si bas ; pendant que nous tremblons sous leur main, Dieu les frappe pour nous avertir
DIEUTantôt presque prise [la reine d'Angleterre], changeant de fortune à chaque quart d'heure, n'ayant pour elle que Dieu et son courage inébranlable
DIFFÉRENCECherchez, imaginez parmi les hommes les différences les plus remarquables, vous n'en trouverez pas de mieux marquée ni qui vous paraisse plus effective que celle qui relève le victorieux au-dessus des vaincus
DIFFÉRERQu'y a-t-il donc, chrétiens, qui puisse nous empêcher de recevoir, sans différer, ses inspirations [de la grâce] ?
DIFFICILEAinsi vous élargirez un peu les voies du ciel et rétablirez le chemin que sa hauteur et son âpreté rendront toujours assez difficile
DIFFICULTÉJ'avoue, en la commençant [l'histoire des malheurs d'Henriette], que je sens plus que jamais la difficulté de mon entreprise
DIFFICULTÉNous avons résolu les deux premières difficultés
DIGNEApprochez, ô vous qui courez avec tant d'ardeur dans la carrière de la gloire, âmes guerrières et intrépides ; quel autre fut plus digne de vous commander ?
DIGNEVoilà le digne fruit de tant de travaux et, dans le comble de leurs voeux, la conviction de leur erreur ; venez, rassasiez-vous, grands de la terre, saisissez-vous, si vous pouvez, de ce fantôme de gloire, à l'exemple de ces grands hommes que vous admirez
DIGNEQu'elle nous parut au-dessus de ces lâches chrétiens qui s'imaginent avancer leur mort quand ils préparent leur confession ; qui ne reçoivent les saints sacrements que par force ; dignes certes de recevoir pour leur jugement ce mystère de piété qu'ils ne reçoivent qu'avec répugnance !
DIGNEQue pouvait penser le prince, si ce n'est que, pour accomplir les plus grandes choses, rien ne manquerait à ce digne fils que les occasions ?
DILECTIONRien ne lui est cher [à Dieu] que ces enfants de sa dilection éternelle, que ces membres inséparables de son fils bien-aimé, rien ne lui coûte pour qu'il les sauve
DILIGENCENous nous sommes plaints que la mort a effacé pour ainsi dire sous le pinceau même, un tableau qui s'avançait à la perfection avec une incroyable diligence
DILIGENT, ENTELorsqu'occupé d'un côté, il envoie reconnaître l'autre, le diligent officier qui porte ses ordres s'étonne d'être prévenu et trouve déjà tout ranimé par la présence du prince
DIMINUERLe dirai-je ! mais pourquoi craindre que la gloire d'un si grand homme puisse être diminuée par cet aveu ?
DIMINUERJe m'en vais, je suis emporté par une force inévitable ; tout diminue, tout fuit, tout disparaît à mes yeux
DIREVous diriez qu'il soit devenu un autre David
DIRECe qu'une judicieuse prévoyance n'a pu mettre dans l'esprit des hommes, une maîtresse plus impérieuse, je veux dire l'expérience, les a forcés de le croire
DIRECTEUR, TRICEJe pourrais rapporter des passages de cet incomparable directeur des âmes
DISCURSIF, IVELes actes qui étaient alors supprimés sont premièrement les discursifs....
DISPENSERLa sagesse qui dispense les grâces
DISPUTEEn sorte que l'ardeur de leurs disputes insensées et leur religion arbitraire est devenue la plus dangereuse de leurs maladies
DISPUTEL'âme regarde ces honneurs que le monde vante : et aussitôt elle en voit le fond, elle voit l'orgueil qu'ils inspirent, et découvre, dans cet orgueil, et les disputes et les jalousies et tous les maux qu'il entraîne
DISPUTERLe libertinage d'esprit, la fureur de disputer des choses divines sans fin, sans règle, sans soumission
DISSIPÉ, ÉELa vanité des choses humaines, tant de fois étalée dans cette chaire, ne se montre que trop d'ellemême, sans le secours de ma voix, dans ce sceptre sitôt tombé d'une royale main et dans une si haute majesté si promptement dissipée
DISTINCTIONTu sais trop la distinction des péchés véniels d'avec les mortels
DISTINCTIONDe quelque superbe distinction que se flattent les hommes, ils ont tous une même origine, et cette origine est petite
DISTINGUERQue si son rang la distinguait, j'ai eu raison de vous dire qu'elle était encore plus distinguée par son mérite
DISTRAYANT, ANTEParmi ces exercices il comprend les occupations les plus distrayantes
DIVERTIRTout est couvert d'un air gai [à la cour], et vous diriez qu'on ne songe qu'à se divertir
DIVISERSi la reine en eût été crue, si, au lieu de diviser les armées royales et de les amuser, contre son avis, aux siéges infortunés de Hull et de Glocester, on eût marché droit à Londres, l'affaire était décidée, et cette campagne eût fini la guerre
DIVISERC'est en cette sorte que les esprits une fois émus, tombant de ruines en ruines, se sont divisés en tant de sectes
DIVISIONQuel respect n'avait-elle pas pour le souverain pontife vicaire de Jésus-Christ et pour tout l'ordre ecclésiastique ? qui pourrait dire combien de larmes lui ont coûté ces divisions toujours trop longues et dont on ne peut demander la fin avec trop de gémissements ! le nom même et l'ombre de division faisait horreur à la reine, comme à toute âme pieuse
DOCTEURLeur subtil conducteur [Cromwell] qui, en combattant, en dogmatisant, en mêlant mille personnages divers, et faisant le docteur et le prophète aussi bien que le soldat et le capitaine....
DOGMATISERComme il [Cromwell] eut aperçu que, dans ce mélange infini de sectes qui n'avaient plus de règles certaines, le plaisir de dogmatiser, sans être repris ni contraint par aucune autorité ecclésiastique ni séculière, était le charme qui possédait les esprits
DOIGTSes divins attributs [de Dieu] paraissent-ils mieux dans les cieux qu'il a formés de ses doigts, que dans ces rares talents qu'il distribue comme il lui plaît aux hommes extraordinaires ?
DOMAINEToutes nos pensées qui n'ont pas Dieu pour objet sont du domaine de la mort
DOMINANT, ANTEN'en doutons pas, chrétiens : Dieu a préparé dans son conseil éternel les premières familles qui sont la source des nations, et, dans toutes les nations, les qualités dominantes qui devaient en faire la fortune
DOMINATEUR, TRICEÔ voyage bien différent de celui qu'elle avait fait sur la même mer, lorsque, venant prendre possession du sceptre de la Grande-Bretagne, elle voyait, pour ainsi dire, les ondes se courber sous elle et soumettre toutes leurs vagues à la dominatrice des mers !
DOMINERLes ambitieux n'ont aucun moyen de se distinguer ni par leur naissance, ni par leur grandeur, ni par leur esprit, puisque la mort, qui égale tout, les domine de tout côté avec tant d'empire, et que, d'une main si prompte et si souveraine, elle renverse les têtes les plus respectées
DOMPTERLe patient vaut mieux que le fort, et celui qui dompte son coeur vaut mieux que celui qui prend des villes
DONNERElle avait une magnificence royale, et l'on eût dit qu'elle perdait ce qu'elle ne donnait pas
DONNERIl craignait toujours de trop donner à la nature
DONNERCelui qui règne dans les cieux et de qui relèvent tous les empires.... est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles leçons
DONNERLe roi son mari lui a donné jusqu'à la mort ce bel éloge, qu'il n'y avait que le seul point de la religion où leurs coeurs fussent désunis
DONNERIl fut donné à celui-ci [Cromwell] de tromper les peuples et de prévaloir contre les rois
DONNERL'orgueil donne dans des projets insensés
DORÉNAVANTAu lieu de déplorer la mort des autres, grand prince, dorénavant je veux apprendre de vous à rendre la mienne sainte
DORMIRElle va descendre à ces sombres lieux, à ces demeures souterraines, pour y dormir dans la poussière avec les grands de la terre, avec ces rois et ces princes anéantis....
DORMIRDormez votre sommeil, riches de la terre, et demeurez dans votre poussière
DOUCEURSoit que l'impossibitité dont parle saint Paul veuille dire qu'en effet il n'y a plus de retour à ces premières douceurs qu'a goûtées une âme innocente, quand elle y a renoncé avec connaissance
DOULEURNe croyez pas que ses excessives et insupportables douleurs aient tant soit peu troublé sa grande âme
DOUX, DOUCEDurant tout ce temps et dans les tourments inouïs de sa dernière maladie oses maux s'augmentèrent jusqu'aux derniers excès, elle n'a eu à se repentir que d'avoir une seule fois souhaité une mort plus douce
DOUX, DOUCEMadame fut douce envers la mort, comme elle l'était envers tout le monde
DROITCe que cette chaire, ce que ces autels, ce que l'Évangile que j'annonce et l'exemple du grand ministre dont je célèbre les vertus, m'oblige à recommander plus que toutes choses, c'est les droits sacrés de l'Église
DURABLEDon précieux, inestimable présent, si seulement la possession en avait été plus durable
DURANTSi jamais l'on peut dire que la voie du chrétien est étroite, c'est durant les persécutions
DURÉEMais hélas ! tout ce qu'elle aimait devait être de peu de durée
DURETÉQuelle dureté est semblable à la nôtre, si un accident si étrange [la mort de la duchesse], qui devrait nous pénétrer jusqu'au fond de l'âme, ne fait que nous étourdir pour quelques moments !
EAUNous ressemblons tous à des eaux courantes
ÉBLOUIRDe quelque côté que je suive les traces de sa glorieuse origine, je ne découvre que des rois, et partout je suis ébloui de l'éclat des plus augustes couronnes
ECCLÉSIASTEL'Ecclésiaste, après avoir commencé son divin ouvrage par les paroles que j'ai récitées, après en avoir rempli toutes les pages du mépris des choses humaines, veut enfin montrer à l'homme quelque chose de plus solide, et conclut tout son discours en lui disant : Crains Dieu et garde ses commandements
ÉCHAPPERLa princesse leur échappait parmi des embrassements si tendres, et la mort plus puissante nous l'enlevait entre ces royales mains
ÉCHAPPERIls [les peuples] ont dans le fond du coeur je ne sais quoi d'inquiet qui s'échappe, si on leur ôte ce frein nécessaire [celui de la religion]
ÉCLAIRÉ, ÉETout éclairée qu'elle était, elle n'a point présumé de ses connaissances, et jamais ses lumières ne l'ont éblouie
ÉCLATLes rois, non plus que le soleil, n'ont pas reçu en vain l'éclat qui les environne ; il est nécessaire au genre humain, et ils doivent, pour le repos autant que pour la décoration de l'univers, soutenir une majesté qui n'est qu'un rayon de celle de Dieu
ÉCOULER (S')De quelque superbe distinction que se flattent les hommes, ils ont tous une même origine, et cette origine est petite ; leurs années se poussent successivement comme des flots ; ils ne cessent de s'écouler
ÉCOUTERNotre sage magistrat écoutait également le riche et le pauvre
ÉCRIREUn saint abbé dont la doctrine et la vie sont un ornement de notre siècle, ravi d'une conversion aussi admirable et aussi parfaite que celle de notre princesse, lui ordonna de l'écrire pour l'édification de l'Église
ÉCRITURENe vous étonnez pas, chrétiens, si je ne fais plus, faible orateur, que de répéter les paroles de la princesse palatine ; c'est que j'y ressens la manne cachée et le goût des Écritures divines, que ses peines et ses sentiments lui faisaient entendre
ÉCRITURENous mourons tous, disait cette femme dont l'Écriture a loué la prudence au second livre des Rois, et nous allons sans cesse au tombeau, ainsi que des eaux qui se perdent sans retour
ÉCRIVAINPrenez vos plumes sacrées, vous qui composez les annales de l'Église, agiles instruments d'un prompt écrivain et d'une main diligente, hâtez-vous de mettre Louis avec les Constantin et les Théodose
ÉDIFICENi l'édifice n'est plus solide que le fondement, ni l'accident attaché à l'être plus réel que l'être même
ÉDIFICEComme une colonne dont la masse solide paraît le plus ferme appui d'un temple ruineux, lorsque ce grand édifice qu'elle soutenait fond sur elle sans l'abattre....
EFFECTIF, IVECherchez, imaginez parmi les hommes les différences les plus remarquables ; vous n'en trouverez point de mieux marquée ni qui vous paraisse plus effective que celle qui relève le victorieux au-dessus des vaincus qu'il voit étendus à ses pieds
EFFORTFaisons cet effort sur notre douleur
EFFROYABLEMais que, dans cette effroyable confusion de toutes choses, il est beau de considérer ce que la grande Henriette a entrepris pour le salut de ce royaume
ÉGALERC'est de là que nous est né ce prétendu règne du Christ, inconnu jusques alors au christianisme, qui devait anéantir toute la royauté et égaler tous les hommes
ÉGALERExemple le plus capable de persuader aux ambitieux qu'ils n'ont aucun moyen de se distinguer ni par leur naissance, ni par leur grandeur, ni par leur esprit, puisque la mort, qui égale tout, les domine de tout côté avec tant d'empire, et que d'une main si prompte et si souveraine elle renverse les têtes les plus respectées
ÉGALERJérémie lui-même, qui seul semble être capable d'égaler les lamentations aux calamités, ne suffirait pas à de tels regrets
ÉGALERLaissons-lui égaler le fol et le sage, et même je ne craindrai pas de le dire hautement dans cette chaire, laissons-lui confondre l'homme avec la bête
ÉGARÉ, ÉEOù allez-vous, coeurs égarés ? quoi, même dans la prière, vous laissez errer votre imagination vagabonde !
ÉGARÉ, ÉELui seul réunissait les gens de bien, rompait les liaisons des factieux, en déconcertait les desseins, et allait recueillir dans les égarés ce qu'il y restait quelquefois de bonnes intentions
ÉGAREMENTJe ne me perds point, dit David, en de tels excès ; et voilà l'orgueil méprisé dans ses égarements
ÉGLISEDieu, qui rapporte tous ses conseils à la conservation de sa sainte Église
ÉGLISEUne vraie fille de l'Église, non contente d'en embrasser la sainte doctrine, en aime les observances, où elle fait consister la principale partie des pratiques extérieures de la piété
ÉLÉVATIONIl est temps de faire voir que tout ce qui est mortel, quoi qu'on ajoute par le dehors pour le faire paraître grand, est, par son fond, incapable d'élévation
ÉLÉVATIONConsidérez ces grandes puissances que nous regardons de si bas ; pendant que nous tremblons sous leur main, Dieu les frappe pour nous avertir ; leur élévation en est la cause
ÉLEVÉ, ÉEQuel esprit avez-vous trouvé plus élevé ? mais quel esprit avez-vous trouvé plus docile ?
ÉLEVERPendant que la nature nous tient si bas, que peut la fortune pour nous élever ?
ÉLITES'il y a un petit nombre d'âmes d'élite que Dieu meuve....
ÉLOIGNÉ, ÉEOn voit, et dans sa maison et dans sa conduite, avec des moeurs sans reproches, tout également éloigné des extrémités
ÉLU, UESi les lois de l'État s'opposent à son salut éternel [d'Henriette d'Angleterre], Dieu ébranlera tout l'État pour l'affranchir de ces lois ; il met les âmes à ce prix ; il remue le ciel et la terre pour enfanter ses élus
EMBARRASSERL'âme, qui s'est éloignée de la source de son être, ne connaît plus ce qu'elle est ; elle s'est embarrassée, dit saint Augustin, dans toutes les choses qu'elle aime
ÉMOTIONQui pourrait n'être pas ému à ce spectacle [la mort de la reine] ? mais ces émotions d'un jour, qu'opèrent-elles ?
EMPLOYERDieu.... qui, fécond en moyens, emploie toutes choses à ses fins cachées
EMPOISONNÉ, ÉECombien elle avait d'aversion pour les discours empoisonnés de la médisance !
EMPORTÉ, ÉEMarie-Thérèse, aussitôt emportée que frappée par la maladie, se trouve toute vive et tout entière entre les bras de la mort, sans presque l'avoir envisagée
EMPRESSEMENTSes douces conversations [de sa soeur Bénédicte] rétablirent dans le coeur de la princesse Anne ce que d'importuns empressements en avaient banni
EMPRUNTERIl emprunte de tous côtés, pour se cacher à lui-même sa misère
EMPRUNTERVoilà où elle [l'âme] est tombée quand elle a voulu emprunter des sens ; mais ce n'est pas encore là la fin de ses maux ; car ces sens dont elle emprunte, empruntent eux-mêmes de tous côtés
ÉMU, UEL'archiduc, forcé d'avouer qu'il n'avait pas de pouvoir [pour conclure la paix], fit connaître au peuple ému, si toutefois un peuple ému connaît quelque chose, qu'on ne faisait qu'abuser de sa crédulité
ENCe que Jésus-Christ est venu chercher du ciel en la terre, n'est-ce qu'un rien.... ainsi tout est vain en l'homme, si nous regardons ce qu'il donne au monde
ENCHANTERLeur subtil conducteur [Cromwell], qui, en combattant, en mêlant mille personnages divers, vit qu'il avait tellement enchanté le monde qu'il était regardé de toute l'armée comme un chef envoyé de Dieu
ENCOREEncore que notre esprit soit de nature à vivre toujours, il abandonne à la mort tout ce qu'il consacre aux choses mortelles
ENCOURAGERVous voyez par quelles paroles Dieu lui fait sentir l'état d'où il l'a tirée ; mais écoutez comme il l'encourage parmi les dures épreuves où il met sa patience
ENDROITLà s'entendrait la dernière consommation de l'amour divin dans un endroit de l'âme si profond et si retiré que les sens n'en soupçonnent rien ; tant il est éloigné de leur région
ENDURERVous pour qui seuls elle ne pouvait endurer qu'on lui dît que ses trésors étaient épuisés
ÉNERVEROn énerve la religion quand on la change, et on lui ôte un certain poids qui seul est capable de tenir les peuples
ENFANTERSi Dieu a béni le travail par lequel je tâche de vous enfanter en Jésus-Christ, et que, trop indigne ministre de ses conseils, je n'y aie pas été moi-même un obstacle
ENFANTERDieu ébranlera tout l'État pour l'affranchir [Henriette] de ces lois ; il met les âmes à ce prix ; il remue le ciel et la terre pour enfanter ses élus
ENFER[Alexandre] tourmenté par son ambition durant sa vie, et tourmenté maintenant dans les enfers, où il porte la peine éternelle d'avoir voulu se faire adorer comme un dieu soit par orgueil, soit par politique
ENFLÉ, ÉECe vainqueur, enflé de ses titres, tombera lui-même à son tour entre les mains de la mort
ENFONCERLa cour veut toujours unir les plaisirs avec les affaires.... enfoncez, vous trouverez partout des intérêts cachés, des jalousies délicates qui causent une extrême sensibilité, et, dans une ardente ambition, des soins et un sérieux aussi triste qu'il est vain
ENGAGEANT, ANTELa cour ne vit jamais rien de plus engageant [que la princesse palatine] ; et, sans parler de la pénétration et de la fertilité infinie de ses expédients, tout cédait au charme secret de ses entretiens
ENGAGEMENTM. le Tellier, renfermé dans les modestes emplois de la robe, ne jetait pas seulement les yeux sur les engagements éclatants, mais périlleux, de la cour
ENGAGERSous prétexte de conduire en Hollande la princesse royale, sa fille aînée, elle va pour engager les États dans les intérêts du roi, lui gagner des officiers, lui amener des munitions
ENGLOUTI, IEUn d'eux [poussins] s'étant écarté, notre malade le voit englouti par un chien avide ; elle accourt, elle lui arrache cet innocent animal
ENGRAISSERQue faisons-nous, chrétiens, que faisons-nous autre chose, lorsque nous flattons notre corps, que d'accroître la proie de la mort, lui enrichir son butin, lui engraisser sa victime ?
ENNEMI, IEÀ quelque heure et de quelque côté que viennent les ennemis, ils le trouvent toujours sur ses gardes, toujours prêt à fondre sur eux et à prendre ses avantages
ENSEIGNEMENTUn trône indignement renversé et miraculeusement rétabli ; voilà les enseignements que Dieu donne aux rois ; ainsi fait-il voir au monde le néant de ses pompes et de ses grandeurs
ENSEIGNERJ'ai déjà dit que ce grand Dieu les enseigne [les rois] et en leur donnant et en leur ôtant le pouvoir
ENTENDREDans cet oubli profond et de Dieu et d'elle-même où l'âme s'était plongée, ce grand Dieu sait bien la trouver ; il fait entendre sa voix, quand il lui plaît, au milieu du bruit du monde
ENTERRERQue le monde voit peu de ces femmes dont parle saint Paul, qui, vraiment veuves et désolées, s'ensevelissent, pour ainsi dire, dans le tombeau de leur époux et y enterrent tout amour humain avec ces cendres chéries !
ENTRAILLESUn attachement inviolable pour le roi, des entrailles de miséricorde pour les malheureux, une immuable persévérance dans tous ses devoirs
ENTRÉE.... Le Tellier, à qui la divine Providence faisait faire ce léger apprentissage des affaires d'État ; il ne fallait qu'en ouvrir l'entrée à un génie si perçant, pour l'introduire bien avant dans les secrets de la politique
ENTREPRENDREUn homme [Cromwell] s'est rencontré d'une profondeur d'esprit incroyable ; hypocrite raffiné autant qu'habile politique, capable de tout entreprendre et de tout cacher
ENTREPRENDREMère affligée, l'Église a souvent à se plaindre de ses enfants qui l'oppriment ; on ne cesse d'entreprendre sur ses droits sacrés
ENTREPRENDREElle lui pardonne son crime, le livrant à la honte d'avoir entrepris sur la vie d'une princesse si généreuse
ENTREPRISEQui prévoyait de plus loin et qui donnait des moyens plus sûrs pour éviter les inconvénients dont les grandes entreprises sont environnées ?
ENTRETIENConservez le souvenir d'un héros dont la bonté avait égalé le courage ; ainsi puisse-t-il toujours vous être un cher entretien !
ÉPANCHERLui seul, disaient-ils, savait dire et taire ce qu'il fallait, seul il savait épancher et retenir son discours
ÉPARGNERPendant que nous tremblons sous leur main [des princes], Dieu les frappe pour nous avertir.... et il les épargne si peu qu'il ne craint pas de les sacrifier à l'instruction du reste des hommes
ÉPARGNERLes hommes toujours hardis à juger les autres sans épargner les souverains, car on n'épargne que soi-même dans les jugements
ÉPISCOPATEn vain les rois d'Angleterre ont cru les pouvoir retenir [les esprits émus] sur cette pente dangereuse [l'innovation religieuse] en conservant l'épiscopat
ÉPREUVELa princesse palatine avait les vertus que le monde admire, inébranlable dans ses amitiés, et incapable de manquer aux devoirs humains ; la reine sa soeur en fit l'épreuve dans un temps où leurs coeurs étaient désunis
ÉPREUVELes dures épreuves où il met sa patience
ÉPREUVEJ'ai peine à contempler son grand coeur dans ses dernières épreuves
ÉPRIS, ISEÂme raisonnable, toi qui es née pour l'éternité et pour un objet éternel, tu deviens éprise et captive d'une fleur que le soleil dessèche
ÉPUISERIl se prépare contre le prince quelque chose de plus formidable qu'à Rocroy ; et, pour éprouver sa vertu, la guerre va épuiser toutes ses inventions et tous ses efforts
ÉPURERAinsi parmi les souffrances et dans les approches de la mort, s'épure comme dans un feu l'âme chrétienne
ERREROù allez-vous, coeurs égarés ? quoi ! même pendant la prière, vous laissez errer votre imagination vagabonde ?
ERREURL'erreur et la nouveauté se faisaient entendre dans toutes les chaires
ESCADRONÔ éternel, veillez sur elle ; anges saints, rangez à l'entour vos escadrons invisibles, et faites la garde autour d'une princesse si grande et si délaissée
ESCLAVEOn trouve la sainteté dans les emplois les plus bas, et un esclave s'élève à la perfection dans le service d'un maître mortel, pourvu qu'il y sache regarder l'ordre de Dieu
ESPÉRANCEQui ne sait où son rare mérite [d'une princesse] et son éclatante beauté, avantage toujours trompeur, lui firent porter ses espérances ?
ESPRITEncore que notre esprit soit de nature à vivre toujours, il abandonne à la mort tout ce qu'il consacre aux choses mortelles
ESPRITConsidérez la princesse, représentez-vous cet esprit qui, répandu par tout son extérieur, en rendait les grâces si vives
ESPRITUn de ces esprits remuants et audacieux qui semblent être nés pour changer le monde ; que le sort de tels esprits est hasardeux, et qu'il en paraît dans l'histoire à qui leur audace a été fatale !
ESSAIIls faisaient essai de leur liberté
ESSENCEEnveloppez-vous dans ce voile ; vivez cachée à vous-même aussi bien qu'au monde ; et, connue de Dieu, échappez-vous à vous-même, sortez de vous-même, et prenez un si noble essor que vous ne trouviez de repos que dans l'essence éternelle du Père, du Fils et du Saint-Esprit
ESTIMEQuel spectacle de voir et d'étudier ces deux hommes [Condé et Turenne], et d'apprendre de chacun d'eux l'estime que méritait l'autre !
ESTIMERCet homme [Retz] si fidèle aux particuliers, si redoutable à l'État, d'un caractère si haut qu'on ne pouvait ni l'estimer, ni le craindre, ni l'aimer, ni le haïr à demi
ÉTABLIRIls [les incrédules] n'ont rien ; ils n'entendent rien ; ils n'ont pas même de quoi établir le néant auquel ils espèrent après cette vie ; et ce misérable partage ne leur est pas assuré
ÉTALERCe discours vous fera paraître un de ces exemples redoutables qui étalent aux yeux du monde sa vanité tout entière
ÉTATLa cour le rappelle en vain ; il persista dans sa retraite, tant que l'état des affaires le put souffrir, encore qu'il n'ignorât pas ce qu'on machinait contre lui durant son absence
ÉTATLes ordres de la cour obligeaient l'ambassadeur à concerter toutes choses avec l'intendant, à qui la divine Providence fait faire ce léger apprentissage des affaires d'État
ÉTATDans le calme d'une profonde paix vous aurez des moyens de vous signaler, et vous pouvez servir l'État sans l'alarmer, comme vous avez fait tant de fois, en exposant au milieu des plus grands hasards de la guerre une vie aussi précieuse et aussi nécessaire que la vôtre
ÉTEINDREL'indifférence éteint en quelque sorte la volonté
ÉTENDREQue servirait à Louis d'avoir étendu sa gloire partout où s'étend le genre humain ?
ÉTENDUEPar toute l'étendue du royaume, chacun peut faire ses plaintes, assuré de la protection du prince
ÉTERNELLEMENTResterez-vous là éternellement ? L'avoir [le prince de Condé] entre les mains, c'était y avoir la victoire même qui le suit éternellement dans les combats
ÉTINCELANT, ANTEPorter partout la terreur et étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups
ÉTONNANT, ANTEÔ nuit désastreuse ! ô nuit effroyable ! où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte !
ÉTONNEROn le vit étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups
ÉTONNERAu conseil comme au sceau, la multitude, la variété, la difficulté des affaires n'étonnaient jamais ce grand magistrat
ÉTOURDIRJe ne puis plus soutenir ces grandes paroles par lesquelles l'arrogance humaine tâche de s'étourdir elle-même pour ne pas apercevoir son néant
ÉTOURDISSEMENTQu'est-ce donc, après tout, que leur malheureuse incrédulité, sinon une erreur sans fin, une témérité qui hasarde tout, un étourdissement volontaire et, en un mot, un orgueil qui ne peut souffrir son remède, c'est-à-dire qui ne peut souffrir une autorité légitime ?
ÊTRESi notre être, si notre substance n'est rien, tout ce que nous bâtissons dessus, que peut-il être ?
ÊTREJe soutiens que le temps n'est rien, parce qu'il n'a ni forme ni substance ; que tout son être n'est que couler, c'est-à-dire que tout son être n'est que de périr, et, partant, que tout son être n'est rien
ÉTROIT, OITEFaibles esprits, ou plutôt coeurs étroits et entrailles resserrées, que la foi et la charité n'ont pas assez dilatées pour comprendre toute l'étendue de l'amour d'un Dieu
ÉTROIT, OITEVoyez dans quel sentier la vertu chemine doublement à l'étroit et par elle-même et par l'effort de ceux qui la persécutent
ÉTUDIÉ, ÉEN'attendez pas de cette princesse des discours étudiés et magnifiques
EUCHARISTIECe nom nouveau du Seigneur est celui de l'eucharistie, nom composé de biens et de grâces qui nous montre, dans cet adorable sacrement, une source de miséricorde, un miracle d'amour, un mémorial et un abrégé de toutes les grâces, et le Verbe même tout changé en grâce et en douceur pour ses fidèles
ÉVANGÉLISTEEt lorsqu'il est mort pour nous sur le Calvaire, victime de l'univers, il a voulu que le plus chéri de ses évangélistes remarquât qu'il mourait spécialement pour sa nation
ÉVANGILEQue ses douleurs l'ont rendue savante dans la science de l'Évangile, et qu'elle a bien connu la religion et la vertu de la croix, quand elle a uni le christianisme et les malheurs !
ÉVÉNEMENTConseils marqués par le doigt de Dieu, dont l'empreinte est si vive et si manifeste dans les événements que j'ai à traiter, qu'on ne peut résister à cette lumière
ÉVENTERFallut-il éventer les conseils d'Espagne et découvrir le secret d'une paix trompeuse que l'on proposait afin d'exciter la sédition pour peu qu'on l'eût différée....
ÉVÊQUECar que peuvent des évêques qui ont anéanti eux-mêmes l'autorité de leur chaire et la révérence qu'on doit à la succession, en condamnant ouvertement leurs prédécesseurs jusqu'à la source même de leur sacre, c'est-à-dire jusqu'au pape saint Grégoire et au saint moine Augustin son disciple et le premier apôtre de la nation anglaise ?
ÉVERTUER (S')Il n'est pas digne d'un chrétien de ne s'évertuer contre la mort qu'au moment qu'elle se présente pour l'enlever
EXACTITUDEL'Espagne sur ce sujet [les jeûnes] a des coutumes que la France ne suit pas ; mais la reine se rangea bientôt à l'obéissance.... et l'extrême exactitude de cette princesse marquait la délicatesse de sa conscience
EXAGÉRATIONJe l'ai vu [le prince de Condé], et ne croyez pas que j'use ici d'exagération, je l'ai vu vivement ému des périls de ses amis ; je l'ai vu, simple et naturel, changer de visage au récit de leurs infortunes....
EXAGÉRERCes fortes expressions par lesquelles l'Écriture sainte exagère l'inconstance des choses humaines, devaient être pour cette princesse si précises et si littérales
EXALTERSi je n'ai pas eu d'humbles sentiments et que j'aie exalté mon âme
EXAMENElle [Anne d'Autriche] redouble ses dévotions toujours assidues ; elle apporte de nouveaux soins à l'examen de sa conscience toujours rigoureux
EXCEPTÉOn trouve tout consterné excepté le coeur de cette princesse
EXCITERSans avoir besoin de la mort pour exciter sa piété, sa piété s'excitait toujours assez elle-même et prenait dans sa propre force un continuel accroissement
EXÉCUTERLa volonté du Seigneur demeure ferme, et, pendant que les hommes délibèrent, il ne s'exécute que ce qu'il résout
EXEMPT, EMPTEVous avez perdu ces consolations qui par un charme secret faisaient oublier les maux dont la vie humaine n'est jamais exempte
EXPÉRIENCECe qu'une judicieuse prévoyance n'a pu mettre dans l'esprit des hommes, une maîtresse plus impérieuse, je veux dire l'expérience, les a forcés de le croire
EXPÉRIENCESes longues expériences étaient pour l'État un trésor inépuisable de sages conseils ; et sa justice, sa prudence, la facilité qu'il apportait aux affaires, lui méritaient la vénération et l'amour de tous les peuples
EXPÉRIMENTÉ, ÉEIl ne faut pas se flatter, les plus expérimentés dans les affaires font des fautes capitales
EXPLOITLa fameuse journée du Raab où Louis renouvela dans le coeur des infidèles l'ancienne opinion qu'ils ont des armes françaises, fatales à leur tyrannie, et par des exploits inouïs devint le rempart de l'Autriche dont il avait été la terreur
EXPOSÉ, ÉEUn prince si exposé à tout l'univers ne donne rien aux spectateurs [dans ses derniers moments]
EXPRESSIONLe matin elle fleurissait ; avec quelles grâces, vous le savez ; le soir nous la vîmes séchée ; et ces fortes expressions par lesquelles l'Écriture sainte exagère l'inconstance des choses humaines devaient être pour cette princesse si précises et si littérales
EXPRESSIONLa noblesse de ses expressions [de Louis XIV] vient de celle de ses sentiments ; et ses paroles précises sont l'image de la justesse qui règne dans ses pensées
EXPRIMERQui cependant pourrait exprimer ses justes douleurs ? qui pourrait raconter ses plaintes ?
EXTRACTIONSaint Paulin, en faisant le panégyrique de sa parente sainte Mélanie, a commencé les louanges de cette veuve si renommée par la noblesse de son extraction
EXTRÊMEEt il connaissait, dans le parti [la Fronde], de ces fiers courages dont la force malheureuse et l'esprit extrême ose tout et sait trouver des exécuteurs
EXTRÉMITÉVous verrez dans une seule vie toutes les extrémités des choses humaines : la félicité sans borne aussi bien que les misères
EXTRÉMITÉOn voyait, et dans sa maison et dans sa conduite, tout également éloigné des extrémités, tout enfin mesuré par la sagesse
FACEQuel fruit lui en revint-il, sinon de connaître par expérience le faible des grands politiques, leurs volontés changeantes ou leurs paroles trompeuses, la diverse face des temps, les amusements des promesses... ?
FÂCHERAffable à tous avec dignité, elle savait estimer les uns sans fâcher les autres ; et, quoique le mérite fût distingué, la faiblesse ne se sentait pas dédaignée
FACILEIl connaissait les deux visages de la justice : l'un facile dans le premier abord ; l'autre sévère et impitoyable quand il faut conclure
FACILITÉSa justice, sa prudence, la facilité qu'il apportait aux affaires lui méritaient la vénération et l'amour de tous les peuples
FACTIEUX, EUSEIl ne faut point s'étonner s'ils perdirent le respect de la majesté des lois ni s'ils devinrent factieux, rebelles et opiniâtres ; on énerve la religion quand on la change, et on lui ôte un certain poids qui seul est capable de tenir les peuples
FACTIONLa mort lui fut nuit et jour toujours présente ; car il ne connaissait plus le sommeil.... jamais il ne fut si attentif : Je suis, disait-il, en faction
FAIBLEMais que ceux qui veulent croire que tout est faible dans les malheureux et dans les vaincus ne pensent pas pour cela nous persuader que la force ait manqué à son courage ni la vigueur à ses conseils
FAIBLENe vous étonnez pas, chrétiens, si je ne fais plus, faible orateur, que de répéter les paroles de la princesse palatine ; c'est que j'y ressens la manne cachée et le goût des Écritures divines...
FAILLIRLes mauvais succès sont les seuls maîtres qui peuvent nous reprendre utilement et nous arracher cet aveu d'avoir failli qui coûte tant à notre orgueil
FAMILIARITÉDieu s'émeut plus sensiblement sur les pécheurs convertis, qui sont sa nouvelle conquête ; mais il réserve une plus douce familiarité aux justes, qui sont ses anciens et perpétuels amis
FAMILIER, IÈREQuelle autre a mieux pratiqué cet art obligeant qui fait qu'on se rabaisse sans se dégrader, et qui accorde si heureusement la liberté avec le respect ? douce, familière, agréable autant que ferme et vigoureuse....
FAMILLEElle vit qu'elle allait unir la maison de France à la royale famille des Stuarts
FAMILLEN'en doutons pas, chrétiens : Dieu a préparé dans son conseil éternel les premières familles, qui sont la source des nations, et, dans toutes les nations, les qualités dominantes qui devaient en faire la fortune ; il a aussi ordonné dans les nations les familles particulières dont elles sont composées, mais principalement celles qui devaient gouverner ces nations et en particulier, dans ces familles, tous les hommes par lesquels elles devaient ou s'élever ou se soutenir ou s'abattre
FANATIQUELeurs opinions [des anabaptistes] mêlées au calvinisme ont fait naître les indépendants, qui n'ont point eu de bornes ; parmi lesquels on voit les trembleurs, gens fanatiques qui croient que toutes leurs rêveries leur sont inspirées
FANTÔMESans s'effrayer de ce qu'on dirait, sans craindre, comme autrefois, ce vain fantôme des âmes infirmes dont les grands sont épouvantés plus que tous les autres, la princesse palatine parut à la cour si différente d'elle-même
FARDSans envie, sans fard, sans ostentation, toujours grand dans l'action et dans le repos, il parut à Chantilly comme à la tête des troupes
FARDEAUMon discours, dont vous vous croyez peut-être les juges, vous jugera au dernier jour ; ce sera un nouveau fardeau, comme parlaient les prophètes ; et, si vous n'en sortez plus chrétiens, vous en sortirez plus coupables
FATALITÉIl faut encore qu'il [Alexandre] se trouve dans tous nos panégyriques ; et il semble par une espèce de fatalité glorieuse à ce conquérant qu'aucun prince ne puisse recevoir de louanges qu'il ne les partage
FAUTEQue nous nous pardonnons aisément nos fautes quand la fortune nous les pardonne !
FAVORABLEEt vous, prince, qui l'avez tant honorée pendant qu'elle était au monde ; qui, favorable interprète de ses moindres désirs, continuez votre protection et vos soins à tout ce qui lui fut cher
FAVORISÉ, ÉESoit que la conversion de ces âmes autrefois si favorisées surpasse toute la mesure des dons ordinaire, et demande, pour ainsi parler, le dernier effort de la puissance divine....
FÉCONDITÉSon heureuse fécondité resserrait tous les jours les liens de leur amour mutuel
FEMMEÔ mère, ô femme, ô reine admirable et digne d'une meilleure fortune, si les fortunes de la terre étaient quelque chose !
FEMMEUne femme forte, pleine d'aumônes et de bonnes oeuvres, précédée, malgré ses désirs, par celui que tant de fois elle avait cru devancer
FEMMEConsidérez ce que peut dans les maisons la prudence d'une femme sage pour les soutenir, pour y faire fleurir dans la piété la véritable sagesse et pour calmer des passions violentes qu'une résistance emportée ne ferait qu'aigrir
FÊTEToutes ces pieuses observances avaient dans la reine l'effet bienheureux que l'Église même demande : elle se renouvelait dans toutes les fêtes
FEUOu la princesse palatine portera la lumière dans vos yeux, ou elle fera tomber, comme un déluge de feu, la vengeance de Dieu sur vos têtes
FICTIONElle y perdait [dans la lecture de l'histoire] insensiblement le goût des romans et de leurs fades héros ; et, soigneuse de se former sur le vrai, elle méprisait ces froides et dangereuses fictions
FIDÈLELes Écossais, à qui il [Charles 1er] sedonne, le livrent aux parlementaires anglais ; et les gardes fidèles de nos rois trahissent le leur
FIDÈLEFidèle en ses paroles, incapable de déguisement, sûre à ses amis
FIER, IÈRECombien reçut-il d'avis secrets que sa vie n'était pas en sûreté ! et il connaissait, dans le parti, de ces fiers courages dont la force malheureuse et l'esprit extrême ose tout et sait trouver des exécuteurs
FILLEUne vraie fille de l'Église, non contente d'en embrasser la sainte doctrine, en aime les observances, où elle fait consister la principale partie des pratiques extérieures de la piété
FINIRComptons donc comme très court, chrétiens, ou plutôt comptons comme un pur néant tout ce qui finit
FINIRIl est ainsi, chrétiens : tout ce qui se mesure finit ; et tout ce qui est né pour finir n'est pas tout à fait sorti du néant où il est sitôt replongé
FINIRLà est le terme du voyage ; là se finissent les gémissements ; là s'achève le travail de la foi
FIRMAMENTQuel astre brille davantage dans le firmament que le prince de Condé n'a fait dans l'Europe ?
FLATTERIl ne faut pas se flatter, les plus expérimentés dans les affaires font des fautes capitales
FLEURÀ quoi es-tu réduite, âme raisonnable ? toi qui étais née pour l'éternité et pour un objet immortel, tu deviens éprise et captive d'une fleur que le soleil dessèche, d'une vapeur que le vent emporte, en un mot d'un corps qui par la mortalité est devenu un empêchement et un fardeau à l'esprit
FLEURNous nous sommes plaints que la mort, ennemie des fruits que nous promettait la princesse, les a ravagés dans la fleur
FLEURVous parlerai-je de la mort de ses chers enfants....Représentons-nous ce jeune prince que les Grâces semblaient elles-mêmes avoir formé de leurs mains ; pardonnez-moi ces expressions ; il me semble que je vois encore tomber cette fleur
FLEURIRMadame a passé du matin au soir, ainsi que l'herbe des champs ; le matin elle fleurissait, avec quelle grâce vous le savez ! le soir nous la vîmes séchée
FLEUVEDe même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l'Océan avec les rivières les plus inconnues
FLOTNous l'avons vu retiré dans sa maison, où il conserva la tranquillité parmi les incertitudes des émotions populaires et d'une cour agitée ; et, résigné à la Providence, il vit sans inquiétude frémir à l'entour les flots irrités
FOISi jamais l'on peut dire que la voie du chrétien est étroite, c'est, messieurs, durant les persécutions ; car que peut-on imaginer de plus malheureux que de ne pouvoir conserver la foi, sans s'exposer au supplice, ni sacrifier sans trouble, ni chercher Dieu qu'en tremblant ?
FOINous voyons en Louis non un roi, mais un serviteur de Jésus-Christ et un prince qui s'élève au-dessus des hommes plus encore par la foi que par sa couronne
FOIUne foi vive est le fondement de la stabilité que nous admirons ; car d'où viennent nos inconstances, si ce n'est de notre foi chancelante ?
FOISiècle vainement subtil.... où tant d'âmes insensées cherchent leur repos dans le naufrage de la foi, et ne font d'effort contre elles-mêmes que pour vaincre, au lieu de leurs passions, les remords de leur conscience
FOICroyons donc avec saint Jean en l'amour d'un Dieu ; la foi nous paraîtra douce, en la prenant par un endroit si tendre
FOISes aumônes se répandaient de toutes parts jusqu'aux dernières extrémités de ses trois royaumes ; et, s'étendant, par leur abondance, même sur les ennemis de la foi, elles adoucissaient leur aigreur et les ramenaient à l'Église
FOINous croyons, dit l'apôtre, et nous confessons l'amour que Dieu a pour nous ; c'est là toute la foi des chrétiens ; c'est la cause et l'abrégé de tout le symbole
FOISElle retire ses chers enfants, et confesse à cette fois que, parmi les plus mortelles douleurs, on est encore capable de joie
FOISElle se montre au monde à cette fois, mais ce fut pour lui déclarer qu'elle avait renoncé à ses vanités
FONDMais, pour dire la vérité dans toute son étendue, ce n'est ni l'erreur ni la vanité qui ont inventé ces noms magnifiques [de grandeur et de gloire] ; au contraire, nous ne les aurions jamais trouvés, si nous n'en avions porté le fond en nous-mêmes
FONDEMENTNi l'édifice n'est plus solide que le fondement, ni l'accident attaché à l'être, plus réel que l'être même
FONDREComme une colonne dont la masse solide paraît le plus ferme appui d'un temple ruineux, lorsque ce grand édifice qu'elle soutenait fond sur elle sans l'abattre....
FONDREQu'est devenue cette redoutable cavalerie qu'on voit fondre sur l'ennemi avec la vitesse d'un aigle ?
FORCEC'était [se retirer] la résolution qu'il avait prise dans sa dernière maladie ; et, plutôt que de voir languir les affaires avec lui, si ses forces ne lui revenaient, il se condamnait, en rendant les sceaux, à rentrer dans la vie privée
FORCEÀ quoi la force doit-elle servir qu'à défendre la raison ?
FORCECombien de fois s'est-on plaint que les affaires n'avaient ni de règle ni de fin ; que la force des choses jugées n'était presque plus connue....
FORCEREst-ce là celui qui forçait les villes et qui gagnait les batailles ?
FORCERNous le vîmes partout ailleurs comme un de ces hommes extraordinaires qui forcent tous les obstacles
FORCERMalgré le mauvais succès de ses armes infortunées, si on a pu le vaincre, on n'a pu le forcer [Charles I]
FORCERL'autre [Condé], et par l'avantage d'une si haute naissance, et par ces grandes pensées que le ciel envoie, et par une espèce d'instinct admirable dont les hommes ne connaissent pas le secret, semble né pour entraîner la fortune dans ses desseins et forcer les destinées
FORCERUne vertu qui devait forcer l'estime du monde
FORMEMême celui de cadavre, dit Tertullien, parce qu'il nous montre encore quelque forme humaine, ne lui demeure pas longtemps [au mort] ; il devient un je ne sais quoi qui n'a plus de nom dans aucune langue
FORMERLorsque Dieu forma le coeur et les entrailles de l'homme, il y mit premièrement la bonté
FORMERReprésentons-nous ce jeune prince, que les Grâces semblaient elles-mêmes avoir formé de leurs mains ; pardonnez-moi ces expressions
FORT, ORTEUne femme forte, pleine d'aumônes et de bonnes oeuvres, précédée, malgré ses désirs, par celui que tant de fois elle avait cru devancer
FORT, ORTEVoyons donc ce dernier combat [l'agonie] ; mais encore un coup affermissons-nous ; ne mêlons point de faiblesse à une si forte action, et ne déshonorons pas par nos larmes une si belle victoire
FORT, ORTEMadame a passé du matin au soir, ainsi que l'herbe des champs ; le matin elle fleurissait, avec quelles grâces vous le savez ; le soir nous la vîmes séchée, et ces fortes expressions, par lesquelles l'Écriture exagère l'inconstance des choses humaines, devaient être pour cette princesse si précises et si littérales
FORT, ORTELe patient vaut mieux que le fort, et celui qui dompte son coeur vaut mieux que celui qui prend des villes
FORTERESSEPar les soins d'un si grand roi, la France entière n'est plus, pour ainsi dire, qu'une seule forteresse qui montre de tous côtés un front redoutable
FORTIFIERComme le christianisme a pris naissance de la croix, ce sont aussi les malheurs qui le fortifient
FORTIFIERQu'il embellît cette magnifique et délicieuse maison [Chantilly], ou bien qu'il munît un camp au milieu d'un pays ennemi et qu'il fortifiât une place....
FORTUNEPoursuivi à toute outrance par l'implacable malignité de la fortune, trahi de tous les siens, il ne s'est pas manqué à lui-même
FORTUNEQue la fortune ne tente donc pas de nous tirer du néant ni de forcer la bassesse de notre nature
FORTUNEIl [le prince de Condé] apprit à l'Espagne trop dédaigneuse quelle était cette majesté que la mauvaise fortune ne pouvait ravir à de si grands princes [les Stuarts exilés]
FORTUNE[Le prince de Condé] mande à ses agents dans la conférence [pour la paix des Pyrénées], qu'il n'est pas juste que la paix de la chrétienté soit retardée davantage à sa considération, qu'on ait soin de ses amis, et, pour lui, qu'on lui laisse suivre sa fortune
FORTUNEIl goûtait un véritable repos dans la maison de ses pères qu'il avait accommodée peu à peu à sa fortune présente, sans lui faire perdre les traces de l'ancienne simplicité
FORTUNEPoursuivie par ses ennemis implacables qui avaient eu l'audace de lui faire son procès, tantôt sauvée, tantôt presque prise, changeant de fortune à chaque quart d'heure
FORTUNEDans les fortunes médiocres, l'ambition encore tremblante se tient si cachée qu'à peine se connaît-elle elle-même
FORTUNEÔ mère, ô femme, ô reine admirable et digne d'une meilleure fortune, si les fortunes de la terre étaient quelque chose !
FORTUNEUn zèle de la justice qui assure la fortune des particuliers
FORTUNESi elle eût eu la fortune des ducs de Nevers ses pères
FORTUNÉ, ÉENe plaignons plus les disgrâces qui font sa félicité ; si elle avait été plus fortunée, son histoire serait plus pompeuse, mais ses oeuvres seraient moins pleines ; et, avec des titres superbes, elle aurait peut-être paru vide devant Dieu
FORTUNÉ, ÉEFêtes sacrées, mariage fortuné, voile nuptial, bénédiction, sacrifice, puis-je mêler aujourd'hui vos cérémonies et vos pompes avec ces pompes funèbres et le comble des grandeurs avec leurs ruines ?
FORTUNÉ, ÉELa suite trop fortunée de ses entreprises [de Cromwell]
FOSSÉAu milieu de tant de périls [à la bataille de Sénef], il [le fils de Condé] voit ce grand prince [Condé] renversé dans un fossé sous un cheval tout en sang
FOUDRELa nouvelle de la maladie de la duchesse de Bourbon vint à Chantilly comme un coup de foudre
FOUDREQuand tout cédait à Louis et que nous crûmes voir revenir le temps des miracles, où les murailles tombaient au bruit des trompettes, tous les peuples jetaient les yeux sur la reine, et croyaient voir partir de son oratoire la foudre qui accablait tant de villes
FOUDROYERDu creux de leur tombeau sortira cette voix qui foudroie toutes les grandeurs : vous êtes devenu semblable à nous
FOUDROYEROn sait que Louis foudroie les villes plutôt qu'il ne les assiége, et tout est ouvert à sa puissance
FRAIS, FRAÎCHEC'est en vain qu'à travers des bois, avec sa cavalerie toute fraîche, Bek précipite sa marche pour tomber sur nos soldats épuisés
FRAPPÉ, ÉEIl ne leur reste qu'à considérer de quel côté allait tomber ce grand arbre ébranlé par tant de mains et frappé de tant de coups à sa racine
FRAPPÉ, ÉEMarie-Thérèse, aussitôt emportée que frappée par la maladie, se trouve toute vive et tout entière entre les bras de la mort, sans presque l'avoir envisagée
FRAPPERVoyez comme elle frappe cette poitrine innocente, comme elle se reproche les moindres péchés
FRAPPERFrappez l'arbre infructueux qui n'est plus bon que pour le feu
FRAPPERLes mains élevées à Dieu enfoncent plus de bataillons que celles qui frappent
FRAPPERPendant que nous tremblons sous leur main [des puissants de la terre], Dieu les frappe pour nous avertir
FRAYEURVoici ce qui glacera le coeur, ce qui achèvera d'éteindre la voix, ce qui répandra la frayeur dans toutes les veines : je m'en vais vo comment Dieu me traitera
FRAYEURLes chrétiens ne connaissent plus la sainte frayeur dont on était saisi autrefois à la vue du sacrifice [l'hostie]
FRÉMISSANT, ANTESa main puissante [de Dieu] ramène en arrière le Suédois indompté, tout frémissant qu'il était
FROID, OIDECelui-là [Turenne] d'un air plus froid, sans avoir jamais rien de lent
FROID, OIDEElle méprisait ces froides et dangereuses fictions [les romans]
FRONTCeux qui ont vu de quel front il [Charles 1er] a paru dans la salle de Westminster
FRONTUne forteresse qui montre de tous côtés un front redoutable
FRONTCes deux hommes [Condé et Turenne], tantôt unis.... tantôt opposés front à front
FRONTIÈRELe prince, par son campement, avait mis en sûreté non-seulement toute notre frontière et toutes nos places, mais encore tous nos soldats
FRUITLa mort, ennemie des fruits que nous promettait la princesse, les a ravagés dans la fleur
FRUITSa modération durant quarante années était le fruit d'une sagesse consommée
FRUSTRÉ, ÉEL'espérance publique frustrée tout à coup par la mort de cette princesse
FUGITIF, IVEIl n'appartient pas aux esclaves fugitifs qu'il faut aller reprendre par force, de s'asseoir au festin avec les enfants et les amis
FUGITIF, IVEUne reine fugitive qui ne trouve aucune retraite dans trois royaumes
FUIRJe m'en vais, je suis emporté par une force inévitable ; tout fuit, tout diminue, tout disparaît à mes yeux
FUITEElle n'avait assez de voiles ni assez de vent pour favoriser sa fuite précipitée
FUITECette vie, dont la fuite précipitée nous trompe toujours
FULMINERQuelle sorte de vengeance ! quoi, fallait-il fulminer et le prendre d'un ton si haut pour abattre si peu de chose ?
FUMÉELa gloire, qu'y a-t-il pour un chrétien de plus pernicieux et de plus mortel ? quelle fumée plus capable de faire tourner les meilleures têtes ?
FUNÈBREJ'étais donc encore destiné à rendre ce devoir funèbre à très haute et très puissante princesse....
FUNÈBREL'homme devient un je ne sais quoi, qui n'a plus de nom dans aucune langue, tant il est vrai que tout meurt en lui, jusqu'à ces termes funèbres par lesquels on exprime ses malheureux restes
FUNÉRAILLESEn louant l'homme incomparable dont cette illustre assemblée célèbre les funérailles et honore les vertus, je louerai la sagesse même
FUNESTECombien il en paraît [d'hommes] dans l'histoire, à qui leur audace a été funeste !
FUREURAu défaut d'un meilleur refuge, iront-ils enfin se plonger dans l'abîme de l'athéisme, et mettront-ils leur repos dans une fureur qui ne trouve presque point de place dans les esprits ?
FUREURQue n'a-t-on pas dit de sa fermeté [de Louis XIV], à laquelle nous voyons céder jusqu'à la fureur des duels ?
FUREURTu céderas ou tu tomberas sous ce vainqueur, Alger, riche des dépouilles de la chrétienté.... dans ta brutale fureur, tu te tournes contre toi-même, et tu ne sais comment assouvir ta rage impuissante
FUREURDans la plus grande fureur des guerres civiles
FURIELeur effroyable décharge met les nôtres en furie
FURIELa reine ose encore se commettre à la furie de l'océan et à la rigueur de l'hiver
FURIEUX, EUSELa tempête furieuse dont sa flotte fut battue durant dix jours
GAGEAinsi la première victoire fut le gage de beaucoup d'autres
GAGNERAlors l'Espagne perdit [par le mariage de Marie-Thérèse] ce que nous gagnions ; maintenant [par la mort] nous perdons tous les uns et les autres
GAGNERN'allait-elle pas gagner tous les coeurs, c'est-à-dire la seule chose qu'ont à gagner ceux à qui la naissance et la fortune semblent tout donner ?
GAGNERLa bonté.... devait être le premier attrait que nous aurions en nous-mêmes pour gagner les autres hommes
GAGNERElle avait gagné un maire de Londres, dont le crédit était grand, et plusieurs autres chefs de la faction ; presque tous ceux qui lui parlaient se rendaient à elle
GAGNERCes raisons, qui flattent nos sens, gagneront aisément le dessus
GAI, GAIELa cour veut toujours unir les plaisirs avec les affaires.... tout est couvert d'un air gai, et vous diriez qu'on ne songe qu'à s'y divertir
GARDES'il y eut jamais une conjoncture où il fallut montrer de la prévoyance et un courage intrépide, ce fut lorsqu'il s'agit d'assurer la garde des trois illustres captifs
GARDEAnges du Seigneur, faites la garde autour du berceau d'une princesse si grande et si délaissée
GARDELes Écossais, à qui il [Charles 1er] se donne, le livrent aux parlementaires anglais ; et les gardes fidèles de nos rois trahissent le leur
GARDÉ, ÉEParis et tout le royaume avec un fidèle et admirable empressement reconnaît son roi gardé par la Providence et réservé à ses grands ouvrages
GARDEROn croit pouvoir s'assurer des autres princes, et on en fait des coupables en les traitant comme tels ; mais où garder des lions toujours prêts à rompre leurs chaînes ?
GARDERLa maison de France garda son rang sur celle d'Autriche jusque dans Bruxelles
GARDERCrains Dieu, et garde ses commandements ; car c'est là tout l'homme
GARDERLe parlement, qui eût gardé quelques mesures
GÉMIRMais et les princes et les peuples gémissaient en vain ; en vain Monsieur, en vain le roi même tenait Madame serrée par de si étroits embrassements.... la mort plus puissante nous l'enlevait entre ces royales mains
GÉMIRVous l'avez vue si souvent gémir devant les autels de son unique protecteur
GÉMISSEMENTSi l'Espagne pleurait son infante qu'elle voyait monter sur le trône le plus glorieux de l'univers, quels seront nos gémissements à la vue de ce tombeau où tous ensemble nous ne voyons plus que l'inévitable néant des grandeurs humaines ?
GÉMISSEMENTLouis, qui entend de si loin les gémissements des chrétiens affligés
GÉNÉRAL, ALECe qu'un sage général doit le mieux connaître, c'est ses soldats et ses chefs ; car de là vient ce parfait concert qui fait agir les armées comme un seul bras ou, pour parler avec l'Écriture, comme un seul homme
GÉNÉRAL, ALEDe là vous pouvez connaître combien cette compagnie [l'Oratoire] est redevable aux soins de son général, qui savait si bien conserver en elle l'esprit de son institut
GÉNÉRAL, ALELa reine sait, en général, qu'il y a des péchés véniels, car la foi l'enseigne....
GÉNÉRATIONAh ! si quelques générations, que dis-je ? si quelques années après votre mort, vous reveniez, hommes oubliés, au milieu du monde....
GÉNIECe n'était pas seulement la guerre qui lui donnait de l'éclat ; son grand génie embrassait tout, l'antique comme le moderne, l'histoire, la philosophie, la théologie la plus sublime, et les arts avec les sciences
GÉNIELe génie de la princesse palatine se trouva également propre aux divertissements et aux affaires
GÉNIECe qui rend sa modération plus digne de nos louanges, c'est la force de son génie né pour l'action, et la vigueur qui, durant cinq ans, lui fit dévouer sa tête aux fureurs civiles
GÉNIEIl ne fallait qu'ouvrir l'entrée des affaires à un génie si perçant, pour l'introduire bien avant dans les secrets de la politique
GENOULe prince fléchit le genou, et, dans le champ de bataille, il rend au Dieu des armées la gloire qu'il lui envoyait
GENRENouveau genre d'étude et presque inconnu aux personnes de son âge et de son rang, ajoutons, si vous voulez, de son sexe : elle étudiait ses défauts
GENSPendant qu'avec un air assuré il s'avance pour recevoir la parole de ces braves gens
GENSLes trembleurs [les quackers], gens fanatiques qui croient que toutes leurs rêveries leur sont inspirées
GENSIl [celui qui ne croit pas] se met au rang des gens désabusés, il insulte en son coeur aux faibles esprits qui ne font que suivre les autres sans rien trouver par eux-mêmes
GENSLoin de trembler devant les autels, on y méprise Jésus-Christ présent.... gens du monde, vous ne pensez pas à ces horribles profanations
GENSSa conversation était un charme, parce qu'il savait parler à chacun selon ses talents, et non-seulement aux gens de guerre de leurs entreprises....
GLACÉ, ÉEQuoi ! attendre à commencer une vie nouvelle, lorsque entre les mains de la mort, glacés sous ses froides mains, vous ne saurez si vous êtes avec les morts ou encore avec les vivants !
GLACERVoici ce qui glacera le coeur, ce qui achèvera d'éteindre la voix, ce qui répandra la frayeur dans toutes les veines : je m'en vais voir comment Dieu me traitera
GLAIVEGlaive du Seigneur, quel coup vous venez de frapper [la mort de la reine] ! toute la terre en est étonnée
GLAIVEQu'elle est forte cette Église, et que redoutable est le glaive que le Fils de Dieu lui a mis dans la main ! mais c'est un glaive spirituel dont les superbes et les incrédules ne ressentent pas le double tranchant
GLAIVELe feu est allumé, l'encens est prêt, le glaive est tiré ; le glaive est la parole qui sépare l'âme d'avec elle-même, pour l'attacher uniquement à son Dieu
GLOIREQuand les princes, négligeant de connaître leurs affaires et leurs armées, ne travaillent qu'à la chasse, comme disait cet historien, et n'ont de gloire que pour le luxe ni d'esprit que pour inventer des plaisirs
GLOIREQue d'années elle [la mort] va ravir à cette jeunesse ! que de joie elle enlève à cette fortune ! que de gloire elle ôte à ce mérite !
GLOIREJe me suis arraché moi-même aux douceurs de la gloire humaine, peu capables de me soutenir, pour donner à mon esprit une nourriture plus solide
GLOIRELe jeune prince fléchit le genou, et dans le champ de bataille il rend au dieu des armées la gloire qu'il lui envoyait
GLOIREAu plus haut point de sa gloire, sa joie [de Mazarin] est troublée par la triste apparition de la mort
GLOIRELa gloire de son nom et de ses actions immortelles [du prince de Condé]
GLOIREIl [le prince de Condé en exil] aura du moins la gloire de n'avoir pas laissé avilir la grandeur de sa maison chez les étrangers
GLOIRECet attachement immuable à la religion de ses ancêtres faisait la gloire de sa maison, aussi bien que celle de toute la France
GLOIRELa gloire, il est vrai, les défend [les grands] de quelques faiblesses ; mais la gloire les défend-elle de la gloire même ?
GLOIREQuand, après de si étranges humiliations, elle fut encore contrainte de paraître au monde, et d'étaler, pour ainsi dire, à la France même et au Louvre où elle était née avec tant de gloire, toute l'étendue de sa misère
GLOIRELa voilà, malgré ce grand coeur, cette princesse si admirée et si chérie ; la voilà telle que la mort nous l'a faite ; encore ce reste tel quel va-t-il disparaître, cette ombre de gloire va s'évanouir, et nous l'allons voir dépouillée même de cette triste décoration

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