L'oeuvre Iphigénie en Aulide de Jean RACINE
Ecrit par Jean RACINE
Date : 1674
Citations de "Iphigénie en Aulide"
Utilisé pour le mot | Citation |
INDIGNÉ, ÉE | Et les dieux contre moi dès longtemps indignés |
INDIGNEMENT | Par des soldats peut-être indignement traînée |
INDUSTRIE | Ulysse, en apparence, approuvant mes discours, De ce premier torrent laissa passer le cours ; Mais bientôt, rappelant sa cruelle industrie, Il me représenta l'honneur et la patrie |
INFAILLIBLE | Calchas, par tous les Grecs consulté chaque jour, Leur a prédit des vents l'infaillible retour |
INFORMER | .... Déjà la renommée Par d'éclatants récits m'en avait informée |
INFORTUNÉ, ÉE | Je suis et je serai la seule infortunée |
INGÉNIEUX, EUSE | Non, non, tous ces détours sont trop ingénieux |
INHUMAIN, AINE | Le ciel s'est fait sans doute une joie inhumaine De rassembler sur moi tous les traits de sa haine |
INJURE | On t'aime et tu murmures ! Souffrirai-je à la fois ta gloire et tes injures ? |
INJURIEUX, EUSE | Mais c'est pousser trop loin ses droits injurieux |
INJUSTE | ....D'où vient que d'un soin si cruel L'injuste Agamemnon m'écarte de l'autel ? |
INJUSTICE | Mais il faut des amants excuser l'injustice |
INOUÏ, ïE | Ah ! sentence ! ah, rigueur inouïe ! |
INSTRUIRE | Vous me donnez des noms qui doivent me surprendre, Madame : on ne m'a pas instruite à les entendre |
INSULTER | Quoi ! madame ! un barbare osera m'insulter ! |
INSULTER | Ce même Agamemnon à qui vous insultez |
INSULTER | Voudrait-il insulter à la crainte publique ? |
INTERDIT, ITE | Je ne m'étonne plus qu'interdit et distrait, Votre père ait paru nous revoir à regret |
INTÉRESSÉ, ÉE | À l'honneur d'un époux vous-même intéressée |
INTÉRESSÉ, ÉE | Ne délibérons plus.... Ma gloire intéressée emporte la balance |
INTÉRÊT | Et que m'a fait, à moi, cette Troie où je cours ? Au pied de ses remparts quel intérêt m'appelle ? |
INTÉRÊT | Qui doit prendre à vos jours plus d'intérêt que moi ? |
INTERROGER | Mais vous qui me parlez d'une voix menaçante, Oubliez-vous ici qui vous interrogez ? |
INTERROGER | Des victimes vous-même interrogez le flanc |
INTRÉPIDE | Une mère m'attend, une mère intrépide Qui défendra son sang contre un père homicide |
INUTILE | Voudrais-je, de la terre inutile fardeau.... ? |
IRRITÉ, ÉE | Je sais jusqu'où s'emporte un amant irrité |
JALOUX, OUSE | Et mon père est jaloux de son autorité |
JE | Elle me fuit ! veillé-je et n'est-ce point un songe ? |
JOIE | Et ma joie à vos yeux n'ose-t-elle éclater ? |
JOIE | Le ciel s'est fait sans doute une joie inhumaine à rassembler sur moi tous les traits de sa haine |
JOINDRE | De l'amour qui vous joint vous avez d'autres noeuds |
JOINDRE | Me sera-t-il permis de me joindre à vos voeux ? |
JOUG | Heureux qui, satisfait de son humble fortune, Libre du joug superbe où je suis attaché, Vit dans l'état obscur où les dieux l'ont caché ! |
JOUR | Quel important besoin Vous a fait devancer l'aurore de si loin ? à peine un faible jour vous éclaire et me guide |
JOUR | Je reçus et je vois le jour que je respire, Sans que père ni mère ait daigné me sourire |
JOUR | Ah ! Madame ! Sous quel astre cruel avez-vous mis au jour Le malheureux objet d'une si tendre amour ? |
JOUR | Qui doit prendre à ses jours plus d'intérêt que moi ? |
JUGER | Un bruit assez étrange est venu jusqu'à moi, Seigneur ; je l'ai jugé trop peu digne de foi |
JUGER | J'entrevois vos mépris, et juge à vos discours Combien j'achèterais vos superbes secours |
JUSQUE et JUSQUES | Un bruit assez étrange est venu jusqu'à moi |
JUSQUE et JUSQUES | Dans les champs phrygiens les effets feront foi Qui la chérit [la patrie] le plus ou d'Ulysse ou de moi ; Jusque-là je vous laisse étaler votre zèle |
LAISSER | Eurybate, il suffit, vous pouvez nous laisser ; Le reste me regarde, et je vais y penser |
LAISSER | Et, toujours de la gloire évitant le sentier, Ne laisser aucun nom et mourir tout entier |
LAISSER | Auprès de votre époux, ma fille, je vous laisse |
LAISSER | En quel funeste état ces mots m'ont-ils laissée ! |
LAISSER | Et, laissant faire au sort, courons où la valeur Nous promet un destin aussi grand que le leur [des dieux] |
LANCER | Termine, juste ciel, ma vie et mon effroi, Et lance ici des traits qui n'accablent que moi |
LARME | Périsse le Troyen auteur de nos alarmes. - Sa perte à ses vainqueurs coûtera bien des larmes |
LAURIER | Assez d'autres viendront, à mes ordres soumis, Se couvrir des lauriers qui vous furent promis |
LÉGER, ÈRE | Dès qu'un léger sommeil suspendait mes ennuis |
LENTEUR | Elle était à l'autel, et peut-être en son coeur Du fatal sacrifice accusait la lenteur |
LEVER | Déjà pour la saisir Calchas lève le bras |
LIBERTÉ | Mettre en liberté ma tristesse et leur joie |
LIBRE | Heureux qui, satisfait de son humble fortune, Libre du joug superbe où je suis attaché, Vit dans l'état obscur où les dieux l'ont caché ! |
LIEU | Un bienfait reproché tint toujours lieu d'offense |
LION, ONNE | Ce héros [Achille] si terrible au reste des humains.... Suça même le sang des lions et des ours |
LIRE | Je lis dans vos regards la douleur qui vous presse |
LIRE | Vous lisez de trop loin dans les secrets des cieux |
LIT | Les Parques à ma mère, il est vrai, l'ont prédit, Lorsqu'un époux mortel fut reçu dans son lit |
LOI | Et vous, rentrez, ma fille, et du moins à mes lois Obéissez encor pour la dernière fois |
LOIN | Quel important besoin Vous a fait devancer l'aurore de si loin ? |
LOIN | La rive au loin gémit, blanchissante d'écume |
LOISIR | Vous pouvez à loisir faire des voeux pour elle [la Grèce] |
LONGTEMPS | Iphigénie encor n'y sera pas longtemps |
LONGTEMPS | Les dieux depuis longtemps me sont cruels et sourds |
MAGNANIME | Ah ! seigneur, qu'éloigné du malheur qui m'opprime, Votre coeur aisément se montre magnanime ! |
MAIN | Mais, seigneur, notre gloire est dans nos propres mains |
MAIN | Mais de nos faibles mains que pouvez-vous attendre ? |
MAÎTRE | Il n'était point à Sparte entre tous ces amants Dont le père d'Hélène a reçu les serments ; Lui seul de tous les Grecs, maître de sa parole, S'il part contre Ilion, c'est pour moi qu'il y vole |
MAÎTRE | Mais Calchas est ici.... Le ciel souvent lui parle ; instruit par un tel maître, Il sait tout ce qui fut et tout ce qui doit être |
MAÎTRESSE | Déjà de tout le camp la discorde maîtresse Avait sur tous les yeux mis son bandeau fatal |
MANIE | Quelle étrange manie Vous peut faire envier le sort d'Iphigénie ? |
MARCHER | Que faites-vous, madame, et d'où vient que ces lieux N'offrent point avec vous votre fille à mes yeux ?... Ne peut-elle à l'autel marcher que sur vos pas ? |
MARCHER | Dans un camp où tout vous est soumis.... Où je vois sous vos lois marcher la Grèce entière |
MARQUER | Quels présages affreux nous marquent son courroux [du ciel] ? |
MARQUER | Peut-être assez d'honneurs environnaient ma vie, Pour ne pas souhaiter qu'elle me fût ravie, Ni qu'en me l'arrachant, un sévère destin Si près de ma naissance en eût marqué la fin |
ME | Les dieux depuis longtemps me sont cruels et sourds |
ME | Il faut que le cruel qui m'a pu mépriser Apprenne de quel nom il osait abuser ! |
MÉCONNAÎTRE | Fier de son nouveau rang, m'ose-t-il méconnaître ? |
MÉCONNAÎTRE | Les dieux, à vos désirs toujours si complaisants, Vous font-ils méconnaître et haïr leurs présents ? |
MÉGÈRE | Ô monstre que Mégère en ses flancs a porté ! |
MÉLANGE | Tandis que vous vivez, le sort, qui toujours change, Ne vous a pas promis un bonheur sans mélange |
MÉMOIRE | Je puis choisir, dit-on, ou beaucoup d'ans sans gloire, Ou peu de jours suivis d'une longue mémoire |
MENAÇANT, ANTE | Mais vous, qui me parlez d'une voix menaçante, Oubliez-vous ici qui vous interrogez ? |
MENACE | Moi ! je m'arrêterais à de vaines menaces ! |
MENACER | J'entends de toutes parts menacer ma patrie ; Je vois marcher contre elle une armée en furie |
MENACER | D'un sinistre avenir je menaçai ses jours |
MENACER | Les dieux.... Le bras déjà levé menaçaient mes refus |
MENACER | Songez-vous aux malheurs qui nous menacent tous ? |
MENACER | Le fatal sacrifice est encor suspendu ; On se menace, on court, l'air gémit, le fer brille |
MER | Quoi ! pour noyer les Grecs et leurs mille vaisseaux, Mer, tu n'ouvriras pas des abîmes nouveaux ? |
MÉRITE | Et loin de repousser le coup qu'on vous prépare, Vous voulez vous en faire un mérite barbare |
MÉRITER | Vous méritiez, ma fille, un père plus heureux |
MERVEILLEUSEMENT | Euripide sait merveilleusement exciter la passion |
MEURTRIER, IÈRE | Pour défendre vos jours de leurs lois meurtrières [des dieux], Mon amour n'avait pas attendu vos prières |
MIEN | Cet Achille, l'auteur de tes maux et des miens |
MILLE | Quoi ! pour noyer les Grecs et leur mille vaisseaux.... |
MIRACLE | Achille, à qui le ciel promet tant de miracles |
MISÈRE | J'ai tantôt, sans respect, affligé sa misère |
MOI | Moi, je m'arrêterais à de vaines menaces ! |
MOI | Et moi qui l'amenai triomphante, adorée, Je m'en retournerai seule et désespérée |
MOINS | Seigneur, honorez moins une faible conquête |
MOINS | Achille nous menace, Achille nous méprise ; Mais ma fille en est-elle à mes lois moins soumise ? |
MOINS | Et les plus malheureux osent pleurer le moins |
MOINS | Je veux moins de valeur et plus d'obéissance |
MOISSON | Songez, seigneur, songez à ces moissons de gloire Qu'à vos vaillantes mains présente la victoire |
MOISSONNÉ, ÉE | Votre vie, ailleurs et longue et fortunée, Devant Troie en sa fleur doit être moissonnée |
MOITIÉ | Laissez à Ménélas racheter d'un tel prix La coupable moitié dont il est trop épris |
MOMENT | Et que le doux moment de ma félicité Soit le moment heureux de votre liberté |
MOMENT | Surpris, n'en doutez pas, de mon retardement, Lui-même il nous viendra chercher dans un moment |
MONTRER | Il faut montrer ici ton zèle et ta prudence |
MONTRER | Ah ! seigneur, qu'éloigné du malheur qui m'opprime Votre coeur aisément se montre magnanime ! |
MORTEL, ELLE | Les Parques à ma mère, il est vrai, l'ont prédit, Lorsqu'un époux mortel fut reçu dans son lit.... |
MORTEL, ELLE | Hélas ! il me semblait qu'une flamme si belle M'élevait au-dessus du sort d'une mortelle |
MORTEL, ELLE | C'est peu de vouloir, sous un couteau mortel, Me montrer votre coeur fumant sur un autel |
MORTEL, ELLE | Jamais jour n'a paru si mortel à la Grèce |
MOURIR | Ne laisser aucun nom et mourir tout entier |
MOURIR | Si ma fille une fois met le pied dans l'Aulide, Elle est morte : Calchas, qui l'attend en ces lieux, Fera taire nos pleurs.... |
MOURIR | Du coup qui vous attend vous mourrez moins que moi |
MUGISSEMENT | Les vents agitent l'air d'heureux frémissements, Et la mer leur répond par des mugissements |
MURMURE | Du sang qui se révolte est-ce quelque murmure ? |
MURMURER | Orgueilleuse rivale, on t'aime et tu murmures ! Souffrirai-je à la fois ta gloire et tes injures ? |
MUTUEL, ELLE | Je plains mille vertus, une amour mutuelle |
NAGER | Le bûcher, par mes soins détruit et renversé, Dans le sang des bourreaux nagera dispersé |
NAISSANCE | Voilà ce qui m'amène, et non l'impatience D'apprendre à qui je dois une triste naissance |
NAÎTRE | Montrez en expirant de qui vous êtes née |
NI | Je ne connais Priam, Hélène ni Pâris : Je voulais votre fille, et ne pars qu'à ce prix |
NOBLESSE | Le ciel a sur son front imprimé sa noblesse |
NOCHER | Je vois déjà la rame et la barque fatale, J'entends le vieux nocher sur la rive infernale |
NOEUD | Et je romps tous les noeuds qui m'attachent à vous |
NOIR, OIRE | Sous un nom emprunté sa noire destinée Et ses propres fureurs ici l'ont amenée |
NOIR, OIRE | Ô Ciel, le puis-je croire Qu'on ose des fureurs avouer la plus noire ? |
NOM | Ne laisser aucun nom, et mourir tout entier |
NOM | Avez-vous pu penser qu'au sang d'Agamemnon Achille préférât une fille sans nom ? |
NOM | Fille d'Agamemnon, c'est moi qui la première, Seigneur, vous appelai de ce doux nom de père |
NOM | Vous me donnez des noms qui doivent me surprendre, Madame ; on ne m'a pas instruite à les entendre |
NOUS | Songez-vous quel serment vous et moi nous engage ? |
NUAGE | Dejà de traits en l'air s'élevait un nuage |
NUE | Le soldat, étonné, dit que dans une nue Jusque sur le bûcher Diane est descendue |
NUIT | Et ce vainqueur, suivant de près sa renommée, Hier avec la nuit arriva dans l'armée |
NUIT | Les vents nous auraient-ils exaucés cette nuit ? |
OBÉIR | Vous avez entendu ce que je vous demande, Madame : je le veux et je vous le commande, Obéissez |
OBÉIR | Quand vous commanderez, vous serez obéi |
OBÉISSANCE | Je veux moins de valeur et plus d'obéissance |
OBÉISSANT, ANTE | Je saurai, s'il le faut, victime obéissante, Tendre au fer de Calchas une tête innocente |
OBSCUR, URE | Heureux qui, satisfait de son humble fortune,... Vit dans l'état obscur où les dieux l'ont caché ! |
OBSCUR, URE | Voudrais-je, de la terre inutile fardeau.... Attendre chez mon père une obscure vieillesse ? |
OBSCURITÉ | ....Elle s'est quelque temps égarée Dans ces bois qui du camp semblent cacher l'entrée ; à peine nous avons, dans leur obscurité, Retrouvé le chemin que nous avions quitté |
OBTENIR | Pour obtenir les vents que le ciel vous dénie, Sacrifiez Iphigénie |
ODIEUX, EUSE | De festons odieux ma fille couronnée Tend la gorge aux couteaux par son père apprêtés |
OEIL | ....Ma fille, vous pleurez, Et baissez devant moi vos yeux mal assurés |
OEIL | Elle vous plaint, vous voit avec des yeux de soeur |
OEIL | Ma fille, je vous vois toujours des mêmes yeux |
OEIL | ....Ou j'aime à me flatter ; Ou sur eux quelque orage est tout prêt d'éclater ; J'ai des yeux ; leur bonheur n'est pas encor tranquille |
OEIL | Le triste Agamemnon Semble craindre à mes yeux de prononcer son nom |
OFFENSÉ, ÉE | Sauvons, encore un coup, notre gloire offensée |
OFFENSER | Vous qui, vous offensant de mes justes terreurs, Avez dans tout le camp répandu vos fureurs |
OFFRANDE | De toute autre victime [qu'Iphigénie] il [le dieu] refuse l'offrande |
OFFRIR | Iphigénie en vain s'offre à me protéger |
OISIF, IVE | Transporté d'une ardeur qui ne peut être oisive, Je rejoindrai bientôt les Grecs sur cette rive |
ON | Quoi ! Madame !.... Le soin de son repos [d'Agamemnon livrant Iphigénie à la mort] est le seul qui vous presse ! On me ferme la bouche, on l'excuse, on le plaint [Achille à Iphigénie] ! |
OPPOSER | Achille, à qui tout cède, Achille à cet orage Voudrait lui-même en vain opposer son courage |
OPPRESSÉ, ÉE | Il entendra gémir une mère oppressée... |
OPPRIMÉ, ÉE | Oui, je la défendrai contre toute l'armée ; Lâches, vous trahissez votre reine opprimée |
OPPRIMER | Seigneur, de mes efforts je connais l'impuissance ; Je cède, et laisse aux dieux opprimer l'innocence |
OPPRIMER | Loin de la secourir, mon amitié l'opprime |
ORACLE | Un oracle toujours se plaît à se cacher ; Toujours avec un sens il en présente un autre |
ORACLE | L'honneur parle, il suffit : ce sont là nos oracles |
ORAGE | Ou j'aime à me flatter, Ou sur eux quelque orage est tout prêt d'éclater |
ORDONNER | Et qui présentera ma fille à son époux ? Quelle autre ordonnera cette pompe sacrée ? |
ORDONNER | Ma gloire, mon amour vous ordonnent de vivre |
OREILLE | Oui, c'est Agamemnon, c'est ton roi qui t'éveille ; Viens, reconnais la voix qui frappe ton oreille |
ORGUEIL | Dois-je au superbe Achille accorder la victoire ? Son téméraire orgueil, que je vais redoubler, Croira que je lui cède |
ORGUEIL | Elle fait tout l'orgueil d'une superbe mère |
OU | Lequel des deux fut le plus intrépide, de César ou d'Alexandre ? Dans les champs phrygiens les effets feront foi Qui la chérit le plus ou d'Ulysse ou de moi |
OÙ | Heureux qui satisfait de son humble fortune, Libre du joug superbe où je suis attaché, Vit dans l'état obscur où les dieux l'ont caché ! |
OUBLIER | Agamemnon : Oubliez-vous ici qui vous interrogez ? - Achille : Oubliez-vous qui j'aime et qui vous outragez ? |
OUI | Oui, c'est Agamemnon, c'est ton roi qui t'éveille |
OUÏR | Je condamnai les dieux, et, sans plus rien ouïr, Fis voeu, sur leurs autels, de leur désobéir |
OURS | [Achille].... Qui, si l'on nous fait un fidèle discours, Suça même le sang des lions et des ours |
OUTRAGER | Oubliez-vous qui j'aime et qui vous outragez ? |
OUTRAGER | Croyez qu'il faut aimer autant que je vous aime, Pour avoir pu souffrir tous les noms odieux Dont votre amour le vient d'outrager à mes yeux |
OUVERT, ERTE | Vos yeux seuls et les miens sont ouverts dans l'Aulide |
OUVRAGE | Quand la Grèce déjà, vous donnant son suffrage, Vous reconnaît l'auteur de ce fameux ouvrage [la guerre de Troie] |
OUVRIR | Il ouvre un oeil mourant qu'il referme soudain |
OUVRIR | Quoi ! pour noyer les Grecs et leurs mille vaisseaux, Mer, tu n'ouvriras pas des abîmes nouveaux ! |
OUVRIR | Daignez m'ouvrir vos bras pour la dernière fois |
OUVRIR | Si je n'ai pas vécu la compagne d'Achille, J'espère que du moins un heureux avenir à vos faits immortels joindra mon souvenir, Et qu'un jour mon trépas, source de votre gloire, Ouvrira le récit d'une si belle histoire |
PÂLIR | Le plus affreux péril n'a rien dont je pâlisse |
PALPITANT, ANTE | Un prêtre, environné d'une foule cruelle.... Dans son coeur palpitant [d'Iphigénie] consultera les dieux |
PAR | Surtout si vous m'aimez, par cet amour de mère, Ne reprochez jamais mon trépas à mon père |
PARDONNER | Perfide, cet affront se peut-il pardonner ? |
PARÉ, ÉE | Ira-t-elle, des dieux implorant la justice, Embrasser leurs autels parés pour son supplice ? |
PARER | Ses rois [de la Grèce], à vous ouïr, m'ont paré d'un vain titre |
PARFUMÉ, ÉE | Je verrai les chemins encor tout parfumés Des fleurs dont sous ses pas on les avait semés ! |
PARJURE | Est-ce ainsi qu'au parjure on ajoute l'outrage ? |
PARLER | L'honneur parle, il suffit ; ce sont là nos oracles |
PAROLE | Il faut des actions et non pas des paroles |
PART | J'entends de toutes parts menacer ma patrie |
PARTAGER | Mais, quoique seul pour elle, Achille furieux Épouvantait l'armée et partageait les dieux |
PAS | Votre douleur redouble et croît à chaque pas |
PAS | Et dès le premier pas se laissant effrayer |
PASSAGE | Je demeurai sans voix, et n'en repris l'usage Que par mille sanglots qui se firent passage |
PASSER | Mais, avant que de passer plus loin, J'ai voulu vous parler un moment sans témoin |
PASSER | Ulysse, en apparence approuvant mes discours, De ce premier torrent laissa passer le cours |
PEINE | À peine son sang coule et fait rougir la terre, Les dieux font sur l'autel entendre le tonnerre |
PEINE | Je vous donne un conseil qu'à peine je reçois |
PÉNÉTRER | Ton père.... Ne me permit jamais de pénétrer plus loin [d'en apprendre davantage] |
PENSÉE | Je leur écris qu'Achille a changé de pensée |
PÈRE | Je reçus et je vois le jour que je respire, Sans que père ni mère ait daigné me sourire |
PÈRE | N'osez-vous sans rougir être père un moment ? |
PÉRIR | Périsse le Troyen auteur de nos alarmes ! |
PERSÉVÉRER | Grands dieux ! si votre haine Persévère à vouloir l'arracher de mes mains, Que peuvent devant vous tous les faibles humains ? |
PIÉTÉ | Je plains mille vertus, une amour mutuelle, Sa piété pour moi, ma tendresse pour elle |
PLAIRE | Votre fille me plut, je prétendis lui plaire, Elle est de mes serments seule dépositaire |
PLAISIR | C'est moi qui, si longtemps le plaisir de vos yeux, Vous ai fait de ce nom [de père] remercier les dieux |
PLEIN, EINE | [Calchas] Terrible et plein du dieu qui l'agitait sans doute |
PLEIN, EINE | Charmé de mon pouvoir et plein de ma grandeur |
PLEURER | Et les plus malheureux osent pleurer le moins |
PLONGER | Dans quel trouble nouveau cette fuite me plonge ! |
POIL | Entre les deux partis Calchas s'est avancé, L'oeil farouche, l'air sombre et le poil hérissé |
POINTE | Avec quelle insolence ils ont de toutes parts Fait briller à nos yeux la pointe de leurs dards ! |
PORT | Le vent qui nous flattait nous laissa dans le port |
POUPE | Voyez de vos vaisseaux les poupes couronnées |
POUR | Peut-être assez d'honneurs environnaient ma vie Pour ne pas souhaiter qu'elle me fût ravie |
POURQUOI | Agamemnon : Pourquoi le demander, puisque vous le savez ? - Achille : Pourquoi je le demande ? ô ciel, le puis-je croire, Qu'on ose des fureurs avouer la plus noire ? |
POURSUIVRE | Il veut voler à Troie et poursuivre sa route |
POUSSER | Troie en a vu la flamme [de Lesbos conquise], et jusque dans ses ports Les vents en ont poussé les débris et les morts |
POUVOIR | Vos yeux me reverront dans Oreste mon frère ; Puisse-t-il être, hélas ! moins funeste à sa mère ! |
PRÉCIEUX, EUSE | Tandis que, pour fléchir l'inclémence des dieux, Il faut du sang peut-être et du plus précieux |
PRÉCIPITÉ, ÉE | Toutefois vos transports sont trop précipités |
PRÉCIPITER | Loin de ces lieux cruels précipitez vos pas |
PRÉDICTION | À ses prédictions si l'effet est contraire, Pensez-vous que Calchas continue à se taire ? |
PRÉDIT, ITE | Pour qui.... Vais-je y chercher [à Troie] la mort tant prédite à leur fils ? |
PRÉMICES | Déjà coulait le sang, prémices du carnage |
PRÉPARÉ, ÉE | Et quoique le bûcher soit déjà préparé, Le nom de la victime est encore ignoré |
PRÉPARER | Grands dieux ! à son malheur dois-je la préparer ? |
PRÉSAGER | Le triste Agamemnon... Pour détourner ses yeux des meurtres qu'il présage.... |
PRÉSENTER | Et qui présentera ma fille à son époux ? |
PRÉSENTER | Et présentant la foudre à mon esprit confus, Le bras déjà levé, [les dieux] menaçaient mes refus |
PRÉSENTER | À mon perfide époux je cours me présenter ; Il ne soutiendra point la fureur qui m'anime |
PRESSANT, ANTE | N'est-ce pas vous enfin de qui la voix pressante Nous a tous appelés aux campagnes du Xanthe ? |
PRESSÉ, ÉE | J'écrivis en Argos, ....Que ce guerrier, pressé de partir avec nous, Voulait revoir ma fille, et partir son époux |
PRÊT, ÊTE | Calchas est prêt, madame, et l'autel est paré |
PRIER | Une mère pour vous croit devoir me prier |
PRISONNIER, IÈRE | Lorsque, dans son vaisseau [d'Achille], prisonnière timide, Vous voyiez devant vous ce vainqueur homicide |
PRIVER | D'un spectacle si doux ne privez point mes yeux |
PRIVILÉGE | Pour comble de malheur, les dieux, toutes les nuits, Vengeant de leurs autels le sanglant privilége, Me venaient reprocher ma pitié sacrilége |
PRIX | Je voulais votre fille et ne pars qu'à ce prix |
PROCHAIN, AINE | Furieuse, elle vole, et sur l'autel prochain.... |
PROCHAIN, AINE | Et qui de ma faveur se voudrait honorer, Si mon hymen prochain ne peut vous assurer ? |
PROGRÈS | Est-ce donc là, madame, Tout le progrès qu'Achille avait fait dans votre âme ? |
PROLONGER | Et cette guerre, Arcas, selon toute apparence, Aurait dû plus longtemps prolonger son absence [d'Achille] |
PROMESSE | On ne m'abuse point par des promesses vaines |
PROMIS, ISE | Il me représenta l'honneur et la patrie, Et l'empire d'Asie à la Grèce promis |
PROMPT, OMPTE | Iphigénie en vain s'offre à me protéger, Et me tend une main prompte à me soulager |
PRONONCER | Gardez-vous de réduire un peuple furieux, Seigneur, à prononcer entre vous et les dieux |
PROPOSER | Quelques prix glorieux qui me soient proposés, Quels lauriers me plairont de son sang arrosés ? |
PROTÉGER | Le ciel protége Troie ; et par trop de présages Son courroux nous défend d'en chercher les passages |
PROUVER | Qu'ils viennent donc sur moi prouver leur zèle impie |
PRUDENCE | Juste ciel ! c'est ainsi qu'assurant ta vengeance, Tu romps tous les ressorts de ma vaine prudence |
PUBLIER | Les dieux vont s'apaiser : du moins Calchas publie Qu'avec eux, dans une heure, il nous réconcilie |
PUDEUR | Moi-même, je l'avoue avec quelque pudeur.... Ce nom de roi des rois et de chef de la Grèce Chatouillait de mon coeur l'orgueilleuse faiblesse |
PUR, URE | C'est le pur sang du dieu qui lance le tonnerre |
PUR, URE | Pourquoi, moi-même enfin me déchirant le flanc, Payer sa folle amour [de Ménélas] du plus pur de mon sang ? |
QUAND | Et depuis quand, seigneur, tenez-vous ce langage ? |
QUE | Vos conseils sur mon coeur n'ont eu que trop d'empire |
QUERELLER | Vous, qui, de l'Asie embrassant la conquête, Querellez tous les jours le ciel qui vous arrête |
QUI | Fille d'Agamemnon, c'est mol qui, la première, Seigneur, vous appelai de ce doux nom de père |
QUI | Je ne vois plus que vous qui la puisse défendre |
RACE | Adieu, prince, vivez, digne race des dieux |
RACHETER | Laissez à Ménélas racheter d'un tel prix La coupable moitié, dont il est trop épris |
RAME | Voyez tout l'Hellespont blanchissant sous nos rames |
RAME | Il fallut s'arrêter, et la rame inutile Fatigua vainement une mer immobile |
RASSEMBLER | Le ciel s'est fait sans doute une joie inhumaine à rassembler sur moi tous les traits de sa haine |
RECÉLER | Quoi ! lorsque, les chassant du port qui les recèle [les Grecs], L'Aulide aura vomi leur flotte criminelle |
RECEVOIR | Remise dès l'enfance en des bras étrangers, Je reçus et je vois le jour que je respire, Sans que père ni mère ait daigné me sourire |
RECEVOIR | Non, je ne reçois point vos funestes adieux |
RECEVOIR | Les Parques à ma mère, il est vrai, l'ont prédit, Lorsqu'un époux mortel fut reçu dans son lit |
RECHERCHER | Achille, à qui le ciel promet tant de miracles, Recherche votre fille, et d'un hymen si beau Veut dans Troie embrasée allumer le flambeau |
RECULER | Et toi, soleil.... Toi qui n'osas du père éclairer le festin, Recule, ils t'ont appris ce funeste chemin |
REDIRE | On dit, et sans horreur je ne puis le redire, Qu'aujourd'hui par votre ordre, Iphigénie expire |
RÉDUIRE | Gardez-vous de réduire un peuple furieux, Seigneur, à prononcer entre vous et les dieux |
REGARD | Tous vos regards sur moi ne tombent qu'avec peine |
REGARD | Moi qui, de mes parents toujours abandonnée, Étrangère partout, n'ai pas même, en naissant, Peut-être reçu d'eux un regard caressant |
REGARDER | L'outrage me regarde ; et, quoi qu'on entreprenne, Je réponds d'une vie où j'attache la mienne |
REGRET | Je ne m'étonne plus qu'interdit et distrait Votre père ait paru nous revoir à regret |
REJAILLIR | Et pourquoi me cacher ? et par quelle injustice Faut-il que sur mon front sa honte [d'Hélène] rejaillisse ? |
REJAILLIR | ....Ou plutôt sans pâlir Considérez l'honneur qui doit en rejaillir |
RELEVER | Et vous ne comparez votre exil et ma gloire, Que pour mieux relever votre injuste victoire |
REMERCIER | Venez remercier un père qui vous aime |
REMETTRE | Où le sort de l'Asie en vos mains est remis |
REMPLIR | Remplissez les autels d'offrandes et de sang |
RENCONTRER | Je frémissais, Doris, et d'un vainqueur sauvage Craignais de rencontrer l'effroyable visage |
RENDRE | Moi-même je vous rends le serment qui vous lie |
RENDRE | Où sont-ils ces combats que vous avez rendus ? |
RENTRER | Et vous, rentrez, ma fille ; et du moins à mes lois Obéissez encor pour la dernière fois |
RENTRER | Hélas ! je me consume en impuissants efforts, Et rentre au trouble affreux dont à peine je sors |
RENVERSÉ, ÉE | Le bûcher par mes mains détruit et renversé |
RENVOYER | Le seul Agamemnon refusant la victoire.... Ne commande les Grecs que pour les renvoyer |
RÉPANDRE | Le sang de ces héros dont tu me fais descendre, Sans tes profanes mains saura bien se répandre |
RÉPANDRE | Que peut-être, approchant ces amants trop heureux, Quelqu'un de mes malheurs se répandrait sur eux |
RÉPARER | Que ne puis-je aussi bien, par d'utiles secours, Réparer promptement mes injustes discours ! |
REPENTIR | Mais, puisque désormais son lâche repentir Dément le sang des dieux dont on le fait sortir, Ma fille, c'est à nous de montrer qui nous sommes |
REPOUSSER | Et loin de repousser le coup qu'on vous prépare, Vous voulez vous en faire un mérite barbare |
REPRENDRE | J'allais, en reprenant et mon nom et mon rang, Des plus grands rois en moi reconnaître le sang |
REPRENDRE | Ma vie est votre bien ; vous voulez le reprendre |
REPRÉSENTER | Il [Ulysse] me représenta l'honneur et la patrie, Tout ce peuple, ces rois à mes ordres soumis.... |
REPROCHE | Je sentis le reproche expirer dans ma bouche |
REPROCHER | Les dieux toutes les nuits.... Me venaient reprocher ma pitié sacrilége |
RÉSISTANCE | Quels flots de sang pour elle avez-vous répandus ? Quel débris parle ici de votre résistance ? |
RESPECT | J'ai tantôt, sans respect, affligé sa misère |
RESSENTIR | Il ressent mes douleurs beaucoup plus que moi-même |
RESSENTIR | Je reconnais l'erreur qui nous avait séduits, Et ressens votre joie autant que je le puis |
RESSENTIR | Vous voyez en quels lieux vous l'avez amenée [votre fille] ; Tout y ressent la guerre et non pas l'hyménée |
RESSORT | Juste ciel, c'est ainsi qu'assurant ta vengeance, Tu romps tous les ressorts de ma vaine prudence |
RESTER | Vous ne démentez point une race funeste.... Bourreau de votre fille, il ne vous reste enfin Que d'en faire à sa mère un horrible festin |
RETENIR | Rendez grâce au seul noeud qui retient ma colère ; D'Iphigénie encor je respecte le père |
RETENU, UE | Il faut être extrêmement circonspect et très retenu à prononcer sur les ouvrages de ces grands hommes |
RETIRER | Savez-vous quel serpent inhumain Iphigénie avait retiré dans son sein ? |
RETIRER | Seigneur, qu'osez-vous dire ? - Qu'il faut, prince, qu'il faut que chacun se retire |
RETOMBER | Dût tout cet appareil retomber sur ma tête, Il faut parler |
RETOUR | Calchas, par tous les Grecs consulté chaque jour, Leur a prédit des vents l'infaillible retour |
RETOURNÉ, ÉE | Voyez de vos vaisseaux les poupes couronnées Dans cette même Aulide avec vous retournées |
RETOURNER | Il me faut sans honneur retourner sur mes pas |
RETOURNER | Je m'en retournerai seule et désespérée |
RÉVEILLER | Ceux mêmes dont ma gloire aigrit l'ambition, Réveilleront leur brigue et leur prétention |
RÉVOLTER | Qui ? moi, que contre un père osant me révolter, Je mérite la mort que j'irais éviter ? |
RÉVOLTER | Du sang qui se révolte est-ce quelque murmure ? |
RICHE | Vous possédez des Grecs la plus riche contrée |
RIGUEUR | Je prévois la rigueur d'un long éloignement |
RIVAGE | J'aurais trop de regret si quelque autre guerrier Au rivage troyen descendait le premier |
RIVAL, ALE | Il sait que, le premier, lui donnant mon suffrage, Je le fis nommer chef de vingt rois ses rivaux |
RIVE | La rive au loin gémit blanchissante d'écume |
ROI | Ce nom de roi des rois et de chef de la Grèce Chatouillait de mon coeur l'orgueilleuse faiblesse |
ROUGIR | À peine son sang coule et fait rougir la terre.... |
ROUGIR | N'osez-vous sans rougir être père un moment ? |
ROUTE | D'Argos, dans un moment, vous reprenez la route |
SACRÉ, ÉE | Furieuse elle vole, et sur l'autel prochain Prend le sacré couteau, le plonge dans son sein |
SACRIFICE | Vous armez contre Troie une puissance vaine, Si, dans un sacrifice auguste et solennel, Une fille du sang d'Hélène De Diane en ces lieux n'ensanglante l'autel |
SACRIFICE | Mais le roi, qui le hait [Achille], veut que je le haïsse ; Il ordonne à mon coeur ce cruel sacrifice |
SACRIFIER | Pour obtenir les vents que le ciel vous dénie, Sacrifiez Iphigénie |
SACRIFIER | Cruel ! c'est à ces dieux [l'orgueil et l'ambition] que vous sacrifiez |
SACRILÉGE | Les dieux toutes les nuits Me venaient reprocher ma pitié sacrilége |
SAINT, AINTE | Ma fille.... ce nom seul, dont les droits sont si saints |
SAISI, IE | Vous m'en voyez moi-même, en cet heureux moment, Saisi d'horreur, de joie et de ravissement |
SANG | Je n'ai pu conserver Que la fierté d'un sang que je ne puis prouver |
SANG | Pourquoi, moi-même enfin me déchirant le flanc, Payer sa folle amour [de Ménélas] du plus pur de mon sang ? |
SANG | ...De ce soupir que faut-il que j'augure ? Du sang qui se révolte est-ce quelque murmure ? |
SANGLANT, ANTE | Cet Achille ....Dont la sanglante main m'enleva prisonnière |
SANGLANT, ANTE | Les dieux.... Vengeant de leurs autels le sanglant privilége |
SANGUINAIRE | Perfides ! contentez votre soif sanguinaire |
SANS | La négation n'est pas même admise après sans que suivi de ni, aucun, personne, rien, jamais : Je reçus et je vois le jour que je respire Sans que père ni mère ait daigné me sourire |
SATISFAIT, AITE | Heureux qui, satisfait de son humble fortune.... |
SAUVER | Tout est perdu, seigneur, si vous ne nous sauvez |
SCELLER | Puis-je ne point chérir l'heureuse occasion D'aller du sang troyen sceller notre union ? |
SECONDER | Quoi ! madame, est-ce ainsi que vous me secondez ? |
SECOURS | J'entrevois vos mépris, et juge à vos discours Combien j'achèterais vos superbes secours |
SECRET | Tout dépend du secret et de la diligence |
SECRÈTEMENT | Thésée avec Hélène uni secrètement |
SEIGNEUR | Achille à Agamemnon : Un bruit assez étrange est venu jusqu'à moi ; Seigneur, je l'ai jugé trop peu digne de foi.... |
SEIN | Un prêtre.... Portera sur ma fille une main criminelle, Déchirera son sein, et, d'un oeil curieux, Dans son coeur palpitant consultera les dieux ! |
SEIN | Savez-vous quel serpent inhumain Iphigénie avait retiré dans son sein ? |
SELON | Et cette guerre, Arcas, selon toute apparence, Aurait dû plus longtemps prolonger son absence [d'Achille] |
SEMBLER | Ma pitié semblerait un effet de ma peur |
SEMBLER | Eh quoi ! te semble-t-il que la triste Éryphile Doive être de leur joie un témoin si tranquille ? |
SEMER | Je verrai les chemins encor tout parfumés Des fleurs dont sous ses pas on les avait semés |
SENS | Un oracle toujours se plaît à se cacher ; Toujours avec un sens il en présente un autre |
SENTENCE | L'armée à haute voix se déclare contre elle, Et prononce à Calchas sa sentence mortelle |
SENTIER | Et toujours de la gloire évitant le sentier.... |
SENTIMENT | Et vous-même, étouffant tout sentiment humain.... |
SERMENT | N'est-ce pas vous enfin de qui la voix pressante Nous a tous appelés aux campagnes du Xanthe, Et qui de ville en ville attestiez les serments Que d'Hélène autrefois firent tous les amants ? |
SERMENT | Moi-même je vous rends le serment qui vous lie |
SERPENT | Savez-vous quel serpent inhumain Iphigénie avait retiré dans son sein ? |
SERVIR | L'orgueil de voir vingt rois vous servir et vous craindre |
SEUL, EULE | Je suis, et je serai la seule infortunée |
SÉVÈRE | La piété sévère exige son offrande [le sacrifice d'Iphigénie] |
SIGNAL | Déjà de tout le camp la discorde maîtresse Avait sur tous les yeux mis son bandeau fatal, Et donné du combat le funeste signal |
SILENCE | Prêt d'imposer silence à ce bruit imposteur |
SILENCE | Des victimes vous-même interrogez le flanc ; Du silence des vents demandez-leur la cause |
SINISTRE | Je vis moi-même alors le fruit de leurs amours : D'un sinistre avenir je menaçai ses jours |
SOEUR | Elle vous plaint, vous voit avec des yeux de soeur |
SOIF | Perfides, contentez votre soif sanguinaire |
SOIN | D'où vient que d'un soin si cruel L'injuste Agamemnon m'écarte de l'autel ? |
SOIN | En vérité, j'ai trop d'obligation à Euripide pour ne pas prendre quelque soin de sa mémoire, et pour laisser échapper l'occasion de le réconcilier avec ces messieurs |
SOIN | D'un soin cruel ma joie est ici combattue |
SOLEIL | Et toi, soleil, et toi qui dans cette contrée Reconnais le vrai fils et l'héritier d'Atrée, Toi qui n'osas du père éclairer le festin, Recule, ils t'ont appris ce funeste chemin |
SOMMEIL | Dans un lâche sommeil crois-tu qu'enseveli, Achille aura pour elle impunément pâli ? |
SONGE | Veillé-je ? ou n'est-ce point un songe ? |
SORTIR | Mourrai-je tant de fois sans sortir de la vie ? |
SORTIR | Thésée avec Hélène uni secrètement Fit succéder l'hymen à son enlèvement ; Une fille en sortit, que sa mère a celée |
SOURD, SOURDE | Les dieux depuis longtemps me sont cruels et sourds |
SOURIRE | Je reçus et je vois le jour que je respire, Sans que père ni mère ait daigné me sourire |
SOUS | Sous quel astre cruel avez-vous mis au jour Le malheureux objet d'une si tendre amour ? |
SOUSCRIRE | Quoi ! l'horreur de souscrire à cet ordre inhumain N'a pas, en le traçant, arrêté votre main ? |
SOUTENIR | Il ne soutiendra point la fureur qui m'anime |
SOUVENIR | J'espère que du moins un heureux avenir à vos faits immortels joindra mon souvenir |
SOUVERAIN, AINE, | Ma fille ignore encor mes ordres souverains |
SPECTACLE | D'un spectacle si doux ne privez pas mes yeux |
STÉRILE | Ce champ si glorieux où vous aspirez tous, Si mon sang ne l'arrose, est stérile pour vous |
SUCER | Ce héros [Achille] ... si l'on nous fait un fidèle discours, Suça même le sang des lions et des ours |
SUFFIRE | L'honneur parle, il suffit, ce sont là nos oracles |
SUITE | Patrocle et quelques chefs qui marchent à ma suite |
SUJET | D'autres me demandaient le sujet qui l'amène |
SUPERBE | Je vois Iphigénie entre les bras d'un père ; Elle fait tout l'orgueil d'une superbe mère |
SUPERBE | J'entrevois vos mépris, et juge à vos discours Combien j'achèterais vos superbes secours |
SUPPRIMER | On supprime des dieux la sentence mortelle ; Et, quoique le bûcher soit déjà préparé, Le nom de la victime est encore ignoré |
SÛRETÉ | Je vous sacrifiais mon rang, ma sûreté |
SURPRENDRE | J'ai surpris ses soupirs qu'il me voulait cacher |
SURPRENDRE | Que faut-il que je croie D'un bruit qui me surprend et me comble de joie ? |
SUSPENDRE | Dès qu'un léger sommeil suspendait mes ennuis |
SUSPENDU, UE | Le fatal sacrifice est encor suspendu |
TAIRE | Un prodige étonnant fit taire ce transport |
TANDIS | Tandis que vous vivrez, le sort, qui toujours change, Ne vous a point promis un bonheur sans mélange |
TÉMÉRAIRE | Son téméraire orgueil [d'Achille], que je vais redoubler, Croira que je lui cède, et qu'il m'a fait trembler |
TEMPS | Et juge s'il est temps, ami, que je repose |
TENDRE | Nous sommes seuls encor ; hâtez-vous de répandre Des pleurs que vous arrache un intérêt si tendre |
TENDRE | Je saurai, s'il le faut, victime obéissante, Tendre au fer de Calchas une tête innocente |
TENIR | La reine, qui dans Sparte avait connu ta foi, T'a placé dans le rang que tu tiens près de moi |
TENIR | Je ne m'en défends point : mes pleurs, belle Ériphile, Ne tiendraient pas longtemps contre les soins d'Achille |
TENTE | Qu'ils viennent vous chercher sous les tentes d'Achille |
TERRIBLE | Entre les deux partis Calchas s'est avancé.... Terrible et plein du dieu qui l'agitait sans doute |
TITRE | Ses rois [de la Grèce], à vous ouïr, m'ont paré d'un vain titre |
TOMBER | Une mère à vos pieds peut tomber sans rougir |
TOMBER | Tous vos regards sur moi ne tombent qu'avec peine |
TONNERRE | C'est le pur sang du dieu qui lance le tonnerre |
TORRENT | Mais qui peut dans sa course arrêter ce torrent [Achille] ? |
TORRENT | Ulysse, en apparence, approuvant mes discours, De ce premier torrent laissa passer le cours |
TOURMENTER | Pourquoi nous tourmenter de leurs ordres suprêmes [des dieux] ? |
TOURNER | Quelle joie !... Si leur haine, de Troie oubliant la querelle, Tournait contre eux le fer qu'ils aiguisent contre elle ! |
TOURNER | Ce miracle inouï me fit tourner les yeux Vers la divinité qu'on adore en ces lieux |
TOURNER | Déjà dans les vaisseaux la voile se déploie ; Déjà sur sa parole [de Calchas] ils [les vaisseaux] se tournent vers Troie |
TOUT, TOUTE | Mais tout dort, et l'armée, et les vents, et Neptune |
TOUT, TOUTE | Accusez et Calchas et le camp tout entier, Ulysse, Ménélas, et vous tout le premier |
TRACE | Moi, je m'arrêterais à de vaines menaces ? Et je fuirais l'honneur qui m'attend sur vos traces ? |
TRACÉ, ÉE | .... Quels malheurs dans ce billet tracés Vous arrachent, seigneur, les pleurs que vous versez ? |
TRAHIR | Ah ! malheureux Arcas, ta m'as trahi |
TRAIT | Déjà de traits en l'air s'élevait un nuage |
TRANQUILLE | J'ai des yeux ; leur bonheur n'est pas encor tranquille |
TRANSPORTÉ, ÉE | Transporté d'une ardeur qui ne peut être oisive |
TREMBLER | Tout.... Doit marcher, doit fléchir, doit trembler sous vos lois |
TRÉPAS | Ma fille qui s'approche et court à son trépas |
TRIOMPHE | Voilà donc le triomphe où j'étais amenée ! |
TRIOMPHE | Et ce triomphe heureux qui s'en va devenir L'éternel entretien des siècles à venir |
TRIOMPHER | Achille va combattre et triomphe en courant |
TROMPER | Ils [les dieux] ont trompé les soins d'un père infortuné Qui protégeait en vain ce qu'ils ont condamné |
TROUBLER | Cette Hélène qui trouble et l'Europe et l'Asie |
TU | Voudrais-je t'affliger, toi que j'aime tant ? Que répondras-tu à cela, toi qui.... Et toi, soleil, et toi qui dans cette contrée Reconnais l'héritier et le vrai fils d'Atrée |
USAGE | Je demeurai sans voix, et n'en repris l'usage Que par mille sanglots qui se firent passage |
VAILLANT, ANTE | Songez, seigneur, songez à ces moissons de gloire Qu'à vos vaillantes mains présente la victoire |
VAIN, AINE | De la Grèce déjà vous vous rendez l'arbitre : Ses rois, à vous ouïr, m'ont paré d'un vain titre |
VEILLER | Elle me fuit ! veillé-je ? ou n'est-ce point un songe ? |
VEINE | Tant qu'un reste de sang coulera dans mes veines |
VENGER | Seul, d'un honteux affront votre frère blessé A-t-il droit de venger son amour offensé ? |
VENIR | Venez, venez, ma fille, on n'attend plus que vous ; Venez remercier un père qui vous aime, Et qui veut à l'autel vous conduire lui-même |
VENIR | Et ce triomphe heureux qui s'en va devenir L'éternel entretien des siècles à venir |
VENIR | Un bruit assez étrange est venu jusqu'à moi |
VENT | Avez-vous dans les airs entendu quelque bruit ? Les vents nous auraient-ils exaucés cette nuit ? |
VICTIME | Je saurai, s'il le faut, victime obéissante, Tendre au fer de Calchas une tête innocente |
VIDE | Allez ; et dans ses murs [de Troie], vides de citoyens, Faites pleurer ma mort aux veuves des Troyens |
VIE | Dans les cruelles mains par qui je fus ravie Je demeurai longtemps sans lumière et sans vie |
VIEILLIR | De quel front, immolant tout l'État à ma fille, Roi sans gloire, j'irais vieillir dans ma famille |
VIVRE | Si je n'ai pas vécu la compagne d'Achille |
VOEU | Je condamnai les dieux, et, sans plus rien ouïr, Fis voeu, sur leurs autels, de leur désobéir |
VOILE | Déjà dans les vaisseaux la voile se déploie |
VOIR | Je reçus et je vois le jour que je respire, Sans que père ni mère ait daigné me sourire |
VOIR | Je vois ce que jamais je n'ai voulu penser |
VOIX | Viens, reconnais la voix qui frappe ton oreille |
VOIX | N'est-ce pas vous enfin de qui la voix pressante Nous a tous appelés aux campagnes du Xanthe ? |
VOLER | Seigneur, vous entendez : quelque prix qu'il en coûte, Il veut voler à Troie et poursuivre sa route |
VOLER | Mon coeur pour le chercher volait loin devant moi |
VOLER | Et si quelque insolent lui volait sa conquête [Hélène] |
VOLER | C'est un titre qu'en vain il prétend me voler |
VOMIR | Quoi ! lorsque, les chassant du port qui les recèle, L'Aulide aura vomi leur flotte criminelle.... |
VOTRE | Votre Oreste au berceau va-t-il finir sa vie ? |
VÔTRE (LE) ou VÔTRE (LA) | Mon coeur se met sans peine en la place du vôtre |
VOULOIR | Je veux moins de valeur et plus d'obéissance |
VRAI, AIE | Ma fille, il est trop vrai, j'ignore pour quel crime La colère des dieux demande une victime |
ZÈLE | Mais surtout ne va point, par un zèle indiscret, Découvrir à ses yeux mon funeste secret |